Une nouvelle recrue

La jeune femme ne cilla pas lorsque Benjamin se colla presque à elle, mais alors qu'elle voulait répondre, elle fut prise de court par son second qui l'a mis en arrière. Annabella dû avouer que cette attention la vexa quelque peu, étant habituée à se défendre surtout qu'elle ne craignait pas le père de son fils. Se contentant d'observer, elle fut stupéfaite de se rendre compte qu'en quelques secondes, elle était devenue une plante verte qui faisait office d'arbitre en les deux hommes.

En ayant assez, la jeune chef allait répliquer qu'elle était assez grande pour se défendre lorsqu'elle sursauta sous la rapidité du sortilège de Benjamin. Elle regarda Egone tombait à la renverse, immobiliser par le sort. Relevant la tête vers le jeune chef auror, elle recula d'un pas totalement perdue. Il n'était pas dans les habitudes de la jeune femme d'être surprise, mais dans ce cas précis, elle ne songeait pas un instant à ce que les deux hommes en viennent à s'affronter de la sorte.

Annabella regarda Benjamin avec un regard noir:

- Comment oses-tu, hurla-t-elle. Je suis parfaitement capable de me défendre seule, et encore plus de choisir avec qui je passe mon temps. Tu n'as pas à te mêler de ça !

La jeune femme s'empressa de relever sa manche et de faire appel à un second mangemort afin d'aider Egone.

- Il n'y a rien de plus à ajouter, rétorqua-t-elle impassible le regard fuyant celui du jeune homme. J'ai orchestré ces massacres dans le but que tu quittes cet endroit, mais tu as été assez imprudent pour persister dans ton idée !

Invité

Le jeune homme lui lança un regard exaspéré.

- Excusez-moi de prendre un peu les choses en main, ma chère. Mais je me sens obligé de vous faire remarquer que vos fréquentations, dit-il en désignant le jeune second du bout de sa baguette, laissent vraiment à désirer...

Il pencha légèrement la tête sur le côté avant de le regarder d'un air visiblement satisfait. Mais ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu'il la vit faire emploi de sa marque.

- Est-ce véritablement nécessaire, soupira-t-il.

Toujours aussi exaspéré, il l'attrapa doucement mais pas moins fermement par l'avant-bras.

- Tu veux que je quitte les lieux, demanda-t-il estomaqué.

C'est alors que l'idée fit du chemin dans sa tête, laissant apparaître un large sourire vainqueur.

- Serais-tu en train de me faire comprendre que tu veilles sur moi ?

Interdite, Annabella rendit son regard au jeune chef en croisant les bras sur sa poitrine avant de répliquer:

- Je ne savais pas que mes fréquentations t'importait tant que cela, dit-elle en soupirant tel une enfant réprimandé. De plus, je doute que les tiennes soient meilleurs, renchérit-elle un brin de jalousie en songeant que Benjamin ne devait pas se priver vu son besoin irrésistible de charmer.

Laissant sa marque à l'air libre, distraite par Benjamin, elle lui répondit en jetant un œil à son second qui gisait inanimé sur le sol:

- Quel raisons aurais-tu de rester, répondit-elle en laissant le jeune homme attraper son avant-bras. Oui, je veux que tu partes, continua-t-elle tout en fixant son regard. Tu ferais mieux de profiter de ma clémence avant que je ne laisse mes hommes te réduire en charpie, menaça-t-elle d'un ton bas afin que le jeune chef ne puisse déceler son mensonge.

La jeune femme s'apprêtait à lui faire lâcher son avant-bras lorsqu'elle entendit l'hypothèse du père d'Ethan:

- Pardon, s'empressa-t-elle de répliquer d'un ton moqueur. Excuse-moi mais j'ai mieux à faire que de veiller sur un homme qui se permet de me dicter la conduite que je devrais adopter ! Lâche-moi tu veux.

Un craquement sonore se fit entendre. Le jeune mangemort s'était empressé de répondre à l'appel d'Annabella, sentant que quelque chose clochait. Dès son arrivé, il nota la présence du second à terre et se hâta de briser le sort:

- Finite, murmura-t-il en braquant son regard sur l'homme qui était en train de tenir la mangemort par son avant-bras.

Tout juste Orfeo l'eut libérer du sort que lui avait lancé l'Auror, Egone s'empressa se relever tout en époussetant sa cape. Il était énervé. Bien sur qu'il était énervé mais si Bella le graciait pour le moment, il ne pouvait l'attaquer, du moins pas mortellement, bien que l'envie était là. Le figer... C'était rabaissant. Il s'était sentit blessé.

« Merci. » lui dit-il avant de regarder à nouveau l'Auror le menaçant de sa baguette.

« Je te demanderais de l'écouter. » somma le Gryffondor comme s'il ne s'était rien passé.

Il regrettait de ne pas l'avoir tué avant que Bella n'arrive plutôt que blablater, bien qu'il s'en serait surement mangé les doigts.

Invité

Le jeune homme ne pu s'empêcher de laisser apparaître un doux sourire.

- Mes fréquentations, comme tu peux le constater, sont plutôt de natures compliquées..., murmura-t-il simplement en ne la quittant pas des yeux.

En écoutant ses menaces prononcées sans son habituelle posture fière et droite, ni son regard défiant, il su qu'elle n'en pensait pas un mot et il relâcha doucement son emprise.

Absorbé par ses pensées, il sursauta légèrement lorsqu' apparut subitement un troisième Mangemort. Benjamin se contenta de soupirer avant de regarder Bella en bougeant sa tête de gauche à droite.

- Non, vraiment, lâcha-t-il avant de lever les bras en l'air et de reculer de deux pas.

Il n'en croyait pas ses yeux. Ignorant délibérément le second de Bella, il se contenta de taper du pied sur le sol.

- Je te fais si peur que ça, demanda-t-il en secouant la tête, l'air de ne pas y croire.

Cela faisait plusieurs minutes que les informations étaient tombées et Euridice n'avait pas perdu davantage de temps pour se rendre sur place. Accompagnée de plusieurs autres membres de l'Ordre ainsi que de Skeggi, elle retraçait les événements avec minutie, remontant le temps en découvrant les corps d'Aurors jonchant le sol. Ses subordonnés, chargés de sécuriser le terrain, furent envoyer en patrouille un peu partout dans le village. Mais, depuis son toit, les grognements de Skeggi lui firent remarquer la présence de Benjamin. Le jeune homme, dont elle ne voyait que le dos parlementait avec un trio de Mangemorts parmi lesquels elle reconnu Egone et Bella. Intriguée mais surtout inquiète, elle descendit habilement du toit pour se diriger vers eux à grands pas.

- Je vois que j'arrive trop tard..., dit-elle sérieusement en se plaçant aux côtés de son ancien équipier.

La remarque fit naître un sourire sur le visage de la jeune femme, qui aurait préféré le contenir étant donné la nature qu'il avait. Elle ramena lentement son avant-bras vers son buste et remis sa manche en place avec son autre main, ne quittant pas le jeune homme des yeux.

- Tiens donc, j'aurais pourtant songé que tu opterais pour la simplicité, répondit-elle d'une voix plus douce et posée.

La jeune chef quitta Benjamin des yeux lorsqu'elle aperçu la présence d'Orfeo, ainsi que le réveil d'Egone. Sans s'opposer à lui, elle regarda le jeune chef s'éloigner d'elle alors qu'Egone était prêt à lui faire mordre la poussière.

Désolée, elle ne pouvait agir autrement qu'elle l'avait fait. En jetant un rapide coup d’œil à Egone et Orfeo, elle aperçu l'arrivée d'une troisième personne. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître son amie Euridice. Reculant à son tour, Annabella reporta son attention sur Benjamin:

- Tu dois partir, dit-elle en détournant son regard vers Euridice afin que le jeune auror ne puisse pas constater que sa volonté faiblissait à chaque fois qu'il prononçait un mot.

Replaçant la capuche sur sa tête, Annabella parti en direction de ses mangemorts.

Invité

Acquiesçant silencieusement, il lui lança un dernier regard avant de s'en retourner. Au passage, il approcha sa main de l'épaule d'Euridice sans pour autant la toucher. Leurs regards se croisèrent avant qu'ils ne se séparent. Le jeune homme s'éloigna rapidement vers l'endroit où il avait laissé sa collègue. Il s'empressa d'annuler le sortilège de désillusion avant de prendre son corps dans ses bras pour transplaner avec elle au sein de l'Organisation.

A peine était-elle arrivée que Benjamin s'en allait. Il lui offrit un au-revoir muet avant de s'en retourner vers la dernière Auror de son escouade probablement encore en vie. L'air interrogateur, elle se dépêcha de rattraper Bella, laquelle elle l'espérait, répondrait enfin à ses questions.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ?

Un mal de crâne fulgurant se fit ressentir chez la jeune femme qui massa automatiquement ses temps, comme si cela aurait suffit à faire disparaître la douleur. Elle allait ordonner à ses deux mangemorts de rentrer en voyant le départ de Benjamin mais fut stoppé dans son élan par Euridice.

Annabella s'arrêta, et regarda derrière elle le massacre qui avait été commis. Haussant les épaules, elle rangea sa baguette et regarda devant elle:

- Nous avons simplement rappelés aux Aurors qu'il pouvait s'avérer dangereux pour leur survie de traîner sur nos territoires, répondit-elle froidement, agacée de devoir des comptes qu'elle ne devrait pas avoir à rendre.

Restant à sa place, il ne put qu'observer la scène qui se déroulait sous ses yeux, n'ayant pas été invité à prendre la parole. Alors que l'auror quitter les lieux sur demande de sa supérieur, le jeune homme fut distrait par la présence de la jeune femme qui venait de rejoindre les lieux.

Il fut intrigué par elle, se demandant qu'elle pouvait bien être sa relation avec sa chef. Il ne l'avait jamais vu, pourtant, il croyait connaître toutes les personnes du cercle amical restreint de sa supérieur. Orfeo fixa intensément la jeune inconnu, comme s'il tentait de percer le mystère qui l'entourait.

Invité

A l'écoute de l'explication de Bella, la jeune cheffe ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel :

- Tu sais très bien que les Aurors n'attendent que ça. S'ils le pouvaient, ils vous feraient porter le chapeau de tous leurs massacres avec, Bella. Et, personnellement, je pense que nous avons peut-être d'autres priorités bien plus importantes que celles de risquer sa vie au cours d'une nuit de vendetta, je me trompe ?

La jeune cheffe cherchait à faire comprendre à son amie qu'il était aussi risqué qu'inutile pour elle de se mettre en danger de la sorte.

- Je ne mets bien évidemment pas en doute tes capacités de sorcière mais laisse-moi t'informer que d'autres Aurors aussi doués que Benjamin sont en train d'être formés. Et aucun d'entre eux n'auront de pitié pour toi ou qui que ce soit d'autre..., finit-elle par dire en sentant un regard insistant posé sur elle.

Elle détourna soudainement les yeux pour se rendre compte que le Mangemort qui les accompagnait la dévisageait.

Tel une enfant prise en flagrant délit, la jeune chef fit une moue boudeuse avant de répliquer aussi sec:

- Alors selon toi, je devrais les laisser venir nous insulter en tendant l'autre jour, dit-elle au comble de l'hystérie. Il est hors de question que je m'abaisse à fuir devant eux sous simple réserve qu'ils n'attendent que cela pour nous pointer du doigt, conclut-t-elle avec fermeté.

Annabella épousseta ses manches, avant se poser une main nonchalante sur sa hanche droite:

- Je ne les crains en aucune façon, tous autant qu'ils sont, trancha la jeune femme la voix haineuse à l'énonciation de cette organisation. Que les sorciers se rangent derrière eux, je n'en ai cure, Euridice. Je ne permettrais pas que l'on bafoue mon ordre par pur folie, ma décision est prise.

Pas le moins du monde gêné par le fait d'avoir été surpris, il continua à la dévisager, ne comprenant toujours pas qui elle était pour obtenir le droit de parler ainsi à sa supérieur. D'ordinaire, il n'avait connu personne n'ayant eu ce privilège.

Bien qu'il n'ait pas été invité à prendre la parole, il la prit afin de défendre le point de vue qu'il partageait avec Bella:

- Aucun de nous ne craint ces fumiers, déclara-t-il en s'avançant aux côtés de sa chef, regardant assidûment cette jeune femme inconnu.

Invité

En haussant légèrement les épaules, la jeune femme se contenta simplement de soupirer :

- Ce n'est pas ce que j'essaie de dire... Je ne voudrais juste pas qu'il t'arrive malheur ! En passant en revue les victimes laissées aux alentours, je ne te cacherai pas que j'ai eu peur de tomber sur un visage connu...

Prise dans ses pensées, elle fut légèrement surprise lorsque l'inconnu prit la parole. Aucun Mangemort sous les ordres de Bella, hormis Egone, n'avait jamais briser le silence en sa présence. Aussi, intriguée autant que méfiante à son égard, elle le toisa avant de demander :

- Nous n'avons pas été présenté, je ne me trompe ?

Orfeo la regarda surprit par tant d'hostilité à son égard alors qu'il ne l'avait jamais croisé. Le jeune homme se demanda alors s'il l'avait déjà menacé, mais non, aucun souvenir d'elle ne lui revenait. Il inclina légèrement la tête en avant:

- En effet, il ne me semble pas, répondit-il hautain.

Le visage du mangemort se crispa soudainement, et il dût retenir une envie d'hurler.

Annabella avait sorti sa baguette et la maintenant en direction du dos du mangemort, le visage impassible. Elle leva le sortilège et dit simplement:

- A l'avenir Orfeo, assure-toi d'avoir mon autorisation pour t’immiscer dans une de mes conversations. Ai-je été claire ?

Le jeune homme reprit le contrôle de son corps, et s'inclina en signe de soumission avant de rejoindre Egone. Intérieurement, il maudit ce dernier qui avait des privilèges que même les plus anciens mangemorts ne pouvaient obtenir. Cependant il n'en montra rien, gardant le buste bien droit tel un soldat au garde à vous.

Il jeta un dernier coup d’œil à l'inconnue, puis se tut.

Rangeant négligemment sa baguette, un soupir s'échappa de la bouche de la jeune femme qui poursuivit:

- Euridice, voici un de mes plus fidèles lieutenant, dit-elle en reprenant la conversation comme si rien ne s'était produit. Orfeo Webler, présenta la jeune chef tout en remettant en place son corsage qui avait vécu sa propre vie durant la bataille. Je pense qu'il te sera utile durant les temps à venir, ne crois-tu pas ?

Invité

Euridice le dévisagea, les sourcils froncés, sondant et analysant ce nouveau venu qui ne lui inspirait décidément rien de bon. Alors qu'elle ouvrait la bouche pour répondre, la jeune cheffe ne pu réprimer une exclamation de frayeur suivie d'une expression d'inquiétude en constatant son brutal changement d'expression. Surprise, elle ne pu s'empêcher de tendre une main vers lui avant de s'apercevoir avec amertume que cette douleur si soudaine trouvait son origine en la personne d'Annabella. Serrant les mâchoires, elle réprima son envie d'intervenir en fermant lentement les yeux pour en détourner le regard.

- Ce n'était peut-être pas nécessaire, souffla-t-elle à la jeune cheffe Mangemort. Tu sais que je n'aime pas ça...

Malgré cela, une fois les présentations faites, Euridice acquiesça légèrement avant de gratifier le jeune homme d'un léger signe de tête, se sentant visiblement désolée de lui avoir adresser la parole.

- Utile, demanda-t-elle l'air subitement perplexe.

La jeune femme se retourna vers Bella.

- Que veux-tu dire par là ?

Egone était resté silencieux pendant toute la discutions depuis l'arrivée d'Euridice et le départ de l'Auror. Cet homme lui était resté en travers de la gorge et il restait sur les nerfs, bien qu'extérieurement cela ne se voyait plus. Il rangea une mèche de cheveux fuyarde derrière son oreille.

Le Gryffondor regarda Orfeo le rejoindre, légèrement à l'écart des deux femmes. Il s'estimait bien heureux de pouvoir parler à sa guise, sinon voilà longtemps qu'il serait mort. Bien qu'il comprenait pourquoi un autre haut placé ne pouvait s'exprimer un tant soit peu librement mais il ne dit rien. Il ne pouvait pas se permettre de remettre Bella en question sur ce point.

Soupirant, la jeune chef fit quelques pas en scrutant les alentours. Elle ne supportait pas lorsqu'Euridice s'opposait à ses décisions concernant ses affaires personnelles. Après tout, allait-elle se mêler des affaire de l'Ordre ? Peut-être le devrait-elle, afin de démontrer à son amie ce que cela faisait lorsqu'on s’immisçait dans les affaires des autres. Ce fut sur ses méditations qu'elle reprit la conversation en suspension.

- Ma chère Euridice, puisque tu aimes tant te mêler de ma manière de gérer mes troupes je vais en faire autant, décréta-t-elle résolu tout en remettant en place une mèche de ses cheveux.

La posture bien droite et arrogante, la jeune femme se détourna de son amie pour regarder son mangemort attendre sagement ses ordres. Elle poursuivit d'une traite sans laisser le choix à la jeune chef:

- Orfeo va s'assurer de ta sécurité, ainsi que de vérifier la bonne marche de ton ordre. J'ai eu vent que certains de tes subordonnés n'avait pas la notion de respect envers leur supérieur, lâcha-t-elle calmement mais non moins fermement. J'ose espérer que mon cadeau va te soulager d'un poids, ma chère amie, conclut-elle à la jeune chef d'un ton plus narquois que tendre.

La jeune chef mangemort fit ensuite un signe de main à Orfeo qui s'approcha à grand pas, sans bruit.

- Assure-toi qu'aucun auror ne puisse approcher à moins de dix mètres d'elle à moins d'être mort, ordonna-t-elle au jeune homme d'un ton autoritaire et impérieux.

A l'entente de l'ordre, Orfeo n'eut d'autre choix que d'avancer sous peine de subir une énième réprimande de sa supérieur. Il ne daigna même pas jeter un coup d’œil à son collègue et avait rejoint les deux jeunes femmes. S'inclinant légèrement, il s'empressa de répondre à Annabella avec respect:

- Tout sera fait selon vos ordres, Madame, répondit-il avec considération.

Le jeune homme lança un regard perplexe vers Euridice, qui n'avait pas réellement l'air prête à être suivi par un mangemort, ou plutôt par lui. Inconsciemment, il se mit à se demander quel impression il avait bien pu faire à la jolie inconnue pour qu'elle soit visiblement méfiante avec lui. Puis, la réponse lui vint naturellement: elle craignait probablement les mangemorts.

Invité

La jeune cheffe se redressa subitement, les yeux écarquillés. Bouche-bée, une expression de profonde indignation ne tarda pas à apparaître sur son visage.

- En tant que chef de l'Ordre je ne fais qu'appliquer mon devoir ma chère Bella. Je ne veux plus de dommages collatéraux inutiles, s'expliqua-t-elle en étendant les bras pour désigner le massacre qui avait eu lieu quelques minutes plus tôt.

Mais la Mangemort ne l'écoutait pas, sommant déjà son acolyte d'assurer sa sécurité.

- Qu... QUOI ?! s'exclama-t-elle soudainement. Non mais je rêve! Je suis capable d'assurer ma propre sécurité! D'ailleurs entre nous, que je te rafraîchisse un peu la mémoire, qui est le plus venu à la rescousse de l'autre, demanda-t-elle en plaidant vainement sa cause.

La jeune femme, hors d'elle, continua sa tirade qu'elle ne pu s'empêcher d'accompagner de grands gestes :

- Et je refuse que quiconque ne se charge de "vérifier la bonne marche de MON ordre", dit-elle en pointant un doigt tremblant de rage vers le dénommé Orfeo. J'en suis la cheffe et j'entends bien le rester. J'ai peut-être une autre façon que la tienne de diriger mais elle n'en est pas moins bonne.

En entendant les ordres que Bella donna à son subordonné, Euridice explosa :

- Dix mètres ?! Non mais je rêve ? Et comment je fais pour parler à mes contacts, hein ? Ou pour mes infiltrations ? Non, c'est non! Tu ne me le colleras pas dans les pattes celui-là!

La jeune femme mitrailla Bella du regard, visiblement vexée au plus haut point.

Cette fois-ci, Euridice était aller trop loin et la jeune femme ne manqua pas de lui faire savoir. Elle se détourna vivement d'Orfeo pour plonger son regard en feu dans celui d'Euridice:

- Laisse-moi te rappeler un léger détail que tu sembles oublier beaucoup trop souvent à mon goût, Euridice, dit-elle en prononçant bien chaque syllabes du prénom avec colère. Je ne suis pas une de tes subordonnés que tu pourrais reprendre tel une enfant, je ne t'obéis en aucun cas. Tu es peut-être chef de l'Ordre mais n'oublie pas qui t'as permis de le créer et n'oublies jamais plus que je suis la chef des mangemorts, poursuivit-elle en ayant du mal à maîtriser la colère qui grondait en elle.

Se moquant bien de ce que pouvait penser la jeune chef, Annabella poursuivit, toujours autant énervé par la capacité de son amie à lui intimer des ordres et de se permettre de trouver à redire sur ses actions:

- Tu ne veux pas que je vienne fouiller dans ton Ordre, Euridice ? Alors cesse de te mêler des affaires des mangemorts, de MES mangemorts, hurla-t-elle cette fois complètement hors d'elle.

Soudain, la jeune femme ne put se contrôler davantage, elle sentit monter en elle une hargne incommensurable et détourna le regard en partant dans la direction opposé à Euridice, ne voulant pas faire un geste qu'elle aurait pu regretter. Elle ignora les dernières répliques de la jeune femme et se contenta de poursuivre dans son idée.

- Exécution Orfeo, dit-elle simplement en s'acharnant à retrouver un semblant de calme sentant déjà une sensation de brûlure.

Invité

La jeune femme ne se laissa pas démontée et fit face à Annabella dont elle ne lâcha pas le reagrd.

- Je ne commettrais jamais l'infamie de te considérer un jour comme tel mais éviter le sang d'innocents de couler fait partie de mes priorités ! Et, comme tu n'es plus une enfant, tu n'es donc pas sans savoir que le recours à la torture et à la terreur sont considérés comme "barbares". Moi qui pensait qu'en plus de protéger les véritables victimes de cette guerre, tu voulais également changer l'image peu glorieuse que colportent les Mangemorts..., dit-elle pleine de sous-entendus.

Ne jugeant toujours pas prudent de l'approcher, Euridice continua de se justifier en fixant le dos de la jeune femme :

- Je sais tout ce que tu as fait pour moi, pour nous, pour l'Ordre. Pour tout cela, je sais que je ne t'en serais jamais assez reconnaissante mais je voudrais que tu n'oublies pas que je suis aussi celle qui t'as rendu ton bien le plus précieux, dit-elle simplement en tentant de calmer le jeu.

De nouveau plus calme, Euridice jeta un regard au lieutenant Mangemort avant de lever les yeux au ciel :

- Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix, murmura-t-elle comme pour elle même avant de soupirer. Très bien, je l'embarque avec moi ton gaillard, si ça peut te rassurer sur mon compte..., finit-elle par dire en haussant les épaules, vaincue.

Elle salua Egone d'un petit signe de tête avant de siffler légèrement pour que Skeggi, qui était parti en éclaireur, revienne rapidement auprès d'elle. Elle caressa le sommet de son crâne avec douceur avant d'ajouter :

- Au fait, est-ce que ça veut dire, que ton lieutenant est sous mes ordres, maintenant ? Parce que je ne tiens pas vraiment non plus à ce qu'il agisse n'importe comment de son propre chef lorsque nous serons au sein de l'Ordre.

Egone restait silencieux. Il ne connaissait pas grand chose de l'ordre et pas encore tout des mangesmort alors il était claire que peu importe ce qu'il dirait, il serait en tord.

Il se permit de retirer son capuchon à cause d'une soudaine bouffée de chaleur. Il fit un petit sourire en guise de réponse pour Euridice.

« Je suppose qu'Orfeo devra t'écouter un tant soit peu, tant que ça ne va pas à l'encontre des mangesmorts ou des ordres de Bella, je me trompe ?» s'enquit le Gryffondor en se tourna vers sa supérieur en attendant une confirmation.

Il fourra ses mains profondément dans ses poches.

« Après c'est pas tout ça mais faudrait que je rentre me faire passer mon savon, si j'attend, ça risque d'être pire.» Ajouta-t-il avec un petit sourire. Il savait parfaitement qu'il allait passé un sale quart d'heure mais si rappeler cela pouvait mettre un terme ce conflit, du moins pour ce jour ci, ça en valait la peine.

La jeune femme était égarée dans ses pensées, et fut soulagée lorsqu'elle entendit Egone prendre la parole. En effet, elle n'avait plus qu'une envie c'était de quitter cette endroit et non de poursuivre une conversation qui de toute évidence était inutile. Ce fut avec une courte attention qu'elle écouta les paroles de son second avant de daigner ouvrir la bouche.

- Fais en ce que bon te semble, répondit-elle en accord avec le jeune préfet avec lassitude. Néanmoins, je te prierais de ne pas lui donner l'ordre contraire du mien. Je suis certaine que vous allez devenir de grands amis, déclara-t-elle avant de réajuster son capuchon sur sa tête.

Elle jeta un bref coup d’œil à son mangemort avant de lui lancer sur un ton menaçant:

- Que ne n'ai pas vent d'une incorrection de ta part, cela ne te serait en rien bénéfique.

Sortant des gants de la poche avant de sa cape, la jeune femme les enfila tout en marchant jusqu'à Euridice. Elle s'arrêta à son niveau, puis tourna la tête l'épaule de la jeune chef:

- Tu connais ma position sur mon envie d'être mère, murmura-t-elle doucement à la jeune femme. J'en assure la responsabilité cependant tu sais tout aussi bien que moi qu'il aurait été plus prudent pour lui de ne jamais connaitre sa mère, poursuivit la jeune femme un brin de dureté dans la voix.

La jeune chef reprit vite contenance, et reprit la réponse en cours:

- Vouloir changer l'image des mangemorts ne signifie pas changer la mienne, répondit-elle d'un ton neutre en resserrant le lacet qui permettait d'attacher sa cape. Nos méthodes demeureront inchangés tant que je le jugerais nécessaire. Les aurors doivent apprendre que je ne ferais cesser leur massacre que lorsqu'ils courberont l'échine devant un ministre de la magie qui ne sera pas sous leur coupe, décréta-t-elle sèche cette fois-ci.

Un petit rire s'échappa des lèvres de la jeune femme, qui tourna son visage vers Egone:

- Tu as parfaitement raison, dit-elle un brin énervé en se souvenant du jeu poussé du jeune homme. Après tout, je ne voudrais pas faire attendre un aussi grand désir à mon égard !

Invité

Accroupie, la tête de Skeggi posée sur sa jambe, Euridice releva la tête pour écouter Egone auquel elle rendit son sourire.

* Devenir de grands amis... ça j'en doute! pensa-t-elle en levant les yeux au ciel avant de se relever prestement.*

Laissant Annabella mettre en garde son subordonné, Euridice acquiesça légèrement aux paroles de la jeune femme mais ne releva pas le mot. Débattre serait inutile, leurs avis étant trop divergents et la tension trop palpable pour ce soir. Par contre, elle ne pu s'empêcher d'arquer un sourcil en entendant la dernière remarque qu'Annabella lança à Egone.

* Un aussi grand désir à son égard... ? *

Décidant de ne pas s'immiscer davantage, elle haussa les épaules avant de les saluer et de faire un bref signe de la main en direction d'Orfeo pour qu'il lui emboîte le pas.

Egone fit un dernier salut à Euridice d'un signe de la main avant de la ranger de nouveau dans ses poches, il se tourna vers Bella.

« C'est définitif, je suis mort. » lança-t-il sans cesser de sourire.

Il se retourna et regarda autour de lui comme s'il avait oublié quelque chose.

« J'ai la vague impression d'avoir oublié quelqu'un ou quelque chose, murmura-t-il avant de se tourner de nouveau vers Bella. Je me permet de vous quitter, je retourne à Poudlard. Je vous rejoindrais dans votre bureau. »

Et sur ces mots il transplana. Mais en transplanant, il comprit que c'était la jeune élève de Poudlard figé sur le toit qu'il avait oublié. Pendant un instant, il voulut y retourner avant de finalement se dire qu'il y retournerait le lendemain.

[FIN RP EGONE]

Acquiesçant légèrement de la tête, elle fit comprendre à Egone qu'en effet, il allait passé un sale quart d'heure en sa compagnie. Elle fit un signe de la main, comme pour lui intimer d'y aller:

- Bien, va mettre en ordre tes affaires, répondit-elle conciliante pour ce coup-ci. En revanche, je t'attends dans mon bureau dans moins d'un quart d'heure, se hâta-t-elle de rajouter en fronçant les sourcils.

Après le départ du jeune homme, elle se tourna à nouveau vers Euridice et ajouta pour son sous-fifre:

- Orfeo... Pendant que j'y pense, entreprit-elle en se rapprochant de ce dernier, un certain Benjamin pourrait désirer entreprendre une conversation avec elle. Dans ce cas précis, tu évites de mettre à exécution mon ordre précédent sinon ta mort suivra, conclut-elle à l'adresse du jeune homme d'une voix neutre comme si elle avait donné un conseil amical.

- Bonne soirée Euridice, ne m'en veut pas mais j'ai une affaire urgente à régler, salua-t-elle avant de transplaner aussitôt.

Peu enclin à suivre les ordres d'une personne qui n'était en rien sa supérieur, le jeune homme traînait un peu des pieds. Soupirant déjà à l'idée d'être échangé comme une vulgaire monnaie, il maudit intérieurement Annabella. Après tout, cette inconnue avait visiblement l'air d'être apte à se défendre seule, non ?

Il acquiesça néanmoins, une fois de plus, à l'ordre reçu avant de suivre la jeune femme qui lui fit signe de le suivre. Orfeo se hâta de la rejoindre et se posta devant elle, l'obligeant à s'arrêter sous contrainte de lui rentrer dedans:

- Je préfère te le dire dès maintenant, débuta-t-il sûr de lui, cela ne m'enchante pas plus que toi d'être forcé à suivre une inconnue. Cependant, au vue de la situation, peut-être devrions-nous nous présenter convenablement ?

Il ignorait si la jeune femme accepterait sa requête, néanmoins il inclina légèrement le buste en se présentant:

- Orfeo Arès Webler, puis-je avoir l'honneur de savoir qui vais-je protéger ?

Invité

Euridice acquiesça légèrement avant de voir Annabella se volatiliser dans l'air de la nuit. Mais à peine avait-elle fait quelques pas plus loin que sa route fut brutalement barrée par le Mangemort. Surprise, elle trébucha légèrement avant de s'arrêter net face à lui.

- Mais qu'est-ce que ...

A peine eut-il ouvert la bouche que Skeggi se mit à émettre un grognement peu rassurant.

- Zaustaviti, ordonna-t-elle en levant discrètement la main sur le côté pour attirer l'attention du félin dont les oreilles baissées ne laissaient rien présager de bon.

Le fléreur fixant la main de sa maîtresse se stoppa directement mais ne quitta pas pour autant l'inconnu de ses yeux vairons.

- Euridice McMillian, dit-elle simplement. Ecoute, tu as parfaitement raison, l'idée que quelqu'un soit forcé de me suivre dans tous mes déplacements ne m'est pas plus agréable que cela. Et je n'ose même pas imaginer l'immense plaisir que cette perspective doit être pour toi..., dit-elle ironiquement en levant les yeux au ciel. Bref, j'ai tout de même une solution à te proposer, proposa-t-elle bonne marchande. Pourquoi ne pas profiter de ce petit arrangement pour que tu prennes de bonnes vacances bien méritées. Tu peux compter sur moi pour te rémunérer comme il se doit et ne pas en souffler un seul mot à ta supérieure, lui assura-t-elle avant de lui tendre une main amicale afin de sceller cet accord.

Il dégaina rapidement sa baguette face aux grognements du félin, qui ne lui présageait rien de bon concernant sa personne. Abaissant cette dernière vers le fléreur, il continua cependant de fixer la jeune femme dans les yeux.

* Pourquoi faut-il que les femmes aient toutes des animaux de compagnie aussi dangereux, songea-t-il irrité par ce marquage de territoire.*

Surpris, il interrogea la jeune femme du regard tout en rangeant sa baguette une fois certain que le félin était maîtrisé.

- Me crois-tu assez fou pour lui désobéir alors qu'il lui suffirait d'un simple voyage dans mon esprit pour s'apercevoir de ma tromperie, s'enquit-il en adoptant une posture renfrogné.

Néanmoins, il attrapa la main de la jeune femme et déposa un baiser sur sa paume:

- Enchanté mademoiselle McMillian, dit-il simplement résolu de ne pas la lâcher d'un regard.