Un réveil dur et douloureux

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Euridice baissa légèrement les yeux. C'était une chose qu'elle n'avait jamais comprise et qu'elle ne comprendrait sûrement jamais. Comment une histoire de sang ou de lignée pouvait elle avoir la prétention de définir les personnes comme inférieures ou supérieures à d'autres. Elle-même ne se sentait pas moins ou plus de par sa situation et savait mieux que personne que les sang-purs n'étaient pas toujours les plus nobles non plus.

- Je vois très bien où est le problème Bella, dit-elle simplement. Mais ce que tu es ne devrait jamais avoir plus d'importance que ce que tu veux devenir, conclut-elle en se levant enfin.

Elle resta là quelques secondes avant de s'approcher de Bella afin de lui parler d'assez près sans avoir à l'obliger à la regarder.

- On se connaît depuis assez longtemps maintenant. Et ... enfin j'ai la conviction, peut-être faussée qui sait, que mon sang n'est pas ce qui me définit à tes yeux... J'ai raison ? Tu n'es pas comme les autres Bella... Tu ne devrais pas laisser les autres te dicter ta conduite, ou ce genre d'idées te brider. Toi qui te dit libre et sans attaches, je constate qu'au contraire, tu te rattaches à tout ce qu'il te reste, même si ça ne te permet pas d'être vraiment toi-même et heureuse. Enfin... ce ne sont que des idées, et mon opinion n'a pas son importance ici. Je ... euhm, si tu m'en as parlé c'est sûrement parce que tu attends de moi du soutien ou autre. Alors, je t'écoute... Tu sais que je peux t'aider si tu en as besoin.

- Aucun joueur ne me touchera, fit soudain Egone hors sujet, comme si le moment où il s'était endormit n'avait pas existé. Il rouvrit les yeux et trouva Aery sur son torse et Bella et Euridice qui n'étaient plus au même endroit. Il ne tarda pas à comprendre qu'il s'était endormit. Mais le jeune préfet sentit aussi une légère tension. Son phénix s'écarta se doutant que son maître voulait se redresser. Egone regarda les deux jeunes femmes. Pendant son sommeil, il n'avait pas remarqué l'agitation qu'il y avait eut autour de lui.

-Qu'y a-t-il ? s'enquit-il.

Annabella se retourna afin de détailler Euridice, cherchant une trace d'humour dans ses mots qui visiblement n'existait pas. Comment pouvait-elle insinuer que la jeune femme n'avait pas son indépendance dans ses mots ou dans ses actes ? Soudainement, cette insinuation se perdit dans l'esprit d'Annabella qui commença à douter de son éducation, et si la cause de sa perpétuel mise à distance des autres étaient dû à sa famille ? Non, cela ne se pouvait, Euridice avait simplement dû suggérer cela sans en être convaincu.

Elle s'apprêtait à répondre à Euridice, mais le réveil d'Egone la perturba, elle ne voulait pas avoir ce genre de conversation devant lui. La jeune femme se contenta de regarder Euridice, cependant son regard avait changé, il n'était pas aussi froid et dur que d'habitude, ni de la haine, il exprimait plutôt de la peine. Gardant son regard rivé aux yeux de son amie, elle répondit d'une voix basse:

- Rien, Egone.

La jeune femme ferma ses yeux, et soupira, cherchant à faire le vide dans son esprit car elle ne savait contrôler la légilimencie dans un état second. Difficilement, elle se contrôla, se souvenant des leçons de son mentor et se retrouva dans l'esprit d'Euridice:

* Ma famille n'est aucunement responsable de ce que je suis devenue, toutes mes excuses si ma personne ne te convient pas, mais c'est ce que je suis. Jamais, je ne pourrais revenir en arrière et effacer mes actes pour devenir celle que vous espérez tant que je sois. Un jour peut-être auras-tu connaissance de qui je suis réellement si tu n'a toujours pas élucidé ce mystère, et tu comprendras pourquoi je ne puis m'attacher à Benjamin, lui et moi sommes deux opposés qui jamais ne se rejoignent.*

Egone passa une main dans ses cheveux. Il comprenait que sans soucis que cette discussion était privée et que le peu qu'il avait entendu était déjà trop. Il s'assit sur son lit, correctement, Aery vint se poser sur son épaule.

- Si vous voulez je peux vous laisser terminer tranquillement, déclara-t-il en caressant son phénix. Il tourna ensuite la tête vers ce dernier, qui sifflotait. Egone fit un petit sourire.

- D'accord, la prochaine fois tu resteras avec moi, rétorqua-t-il.

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Les yeux de Bella se plongèrent dans les siens et elle sentit son esprit se vider pour ne plus laisser place qu'aux paroles de la jeune femme qui semblaient se déverser directement de son esprit au sien.

* Ta personne ne me dérange aucunement Bella. Mais si tu es ta propre barrière, alors c'est que tu n'es toi-même pas en accord avec toi-même... Il ne t'est pas non plus demandé de revenir en arrière pour changer quoi que ce soit. Des erreurs, tout le monde en fait. Moi la première! Tu dois juste savoir au fond de toi, que tu as le droit autant que la force de changer et que ton passé ne doit, en aucun cas, te freiner pour accéder à la personne que tu souhaites vraiment être. La seule raison qui te retient d'aller vers lui... ce sont tes propres peurs Bella.*

Sur ces dernières pensées, Euridice eut de sombres images qui lui traversèrent l'esprit. Ses propres peurs qui remontèrent brusquement et qui défilèrent sans qu'elle puisse rien y faire et encore moins les cacher à la jeune femme. Et c'est justement en repensant à elle, que le décor tout autour d'elle se mit à changer... Il faisait sombre, la lune éclairait des arbres calcinés qu'un givre enchanté venait de recouvrir. Elle se retrouvait face à la jeune mangemort, cernée par des pics de glace, sa respiration haletante et son cœur affolé. Elle revoyait son regard posé sur elle et cette baguette menaçante. Elle réussit à chasser cette vision de son esprit et ses pensées changèrent encore:

*Tu es... J'avais oublié ce détail... Tu as raison, il ne te laissera jamais approché...*

Un sourire malsain étira les lèvres de la jeune femme qui rendit son visage encore plus inhumain que d'habitude:

* Je suis beaucoup plus qu'une simple mangemort, rétorqua-t-elle menaçante. Et je ne laisserais pas un Auror avoir le dessus sur mon cœur pour me perdre, jamais.*

Détournant son regard pour observer à présent Egone:

- Non, tu dois te reposer si tu souhaites être en total possession de tes moyens pour demain soir, dit-elle froidement au jeune homme tout en laissant Inaya glisser sur son bassin. Mais avant de te reposer, tu devrais probablement aller prendre un bain, je ne sais pas où tu as passé la nuit, mais ça empeste ! lança narquoisement la jeune femme, un sourire éclairant ses traits lorsqu'elle songea à la surprise du jeune homme quand il la découvrirait.

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Un immense frisson s'empara de la jeune femme qui se mit à grelotter. Elle était décidément bien faible. Elle n'aurait jamais cru cela d'elle quelques années auparavant.

* Je le savais...*

Ses yeux restèrent rivés sur le dos de la jeune femme.

* Mais à quoi joue-t-elle ?*

Euridice n'aimait pas du tout ça. Elle aimait savoir à quoi s'attendre et même si elle savait pertinemment bien que Bella ne lui ferait jamais de mal à elle, elle ne pouvait en être sûre du reste du monde. C'est alors que son regard se posa sur le visage angélique du jeune homme.

- Alors comme ça, c'est lui votre nouvelle recrue ? Un gentil petit Gryffy ? Décidément... vous vous élargissez bien plus que je ne le pensais..., dit-elle sincère mais pensive.

Décidément, les valeurs des Mangemorts s'étendaient bien plus vite que prévu... Mais ce qui faisait peur à Euridice , ce n'était pas tant les valeurs ou idées prônées, mais davantage leurs actions...

Egone observa les deux jeunes femmes se regarder longuement, puis quand Bella se tourna vers lui, il cessa de caressa Aery. Vu ces paroles, mademoiselle Serpe ne semblait pas au courant de ce qu'il s'était pas passé...

- Ah ! J'ai du m'endormir en lisant dans la forêt, rétorqua-t-il simplement. Demain soir ? ... Je crois que j'ai malheureusement oublié, avoua-t-il. Il fronça ensuite les sourcils en observant Euridice, puis il remonta sa manche, pensant avoir la marque sur le bras, mais rien. Il leva les yeux vers Bella puis Euridice.

- Je ne suis pas petit, maugréa-t-il seulement.

Annabella se retourna pour voir le visage d'Euridice, inclinant la tête comme toujours, elle remarqua le frisson qui lui parcouru l'échine, son sourire s'effaça pour laisser place à un regard dur:

* Ne t'intéresses pas de trop près à mes actes, Euridice, ou je n'aurais aucun mal à faire taire ma sympathie, dit-elle d'un ton détaché comme si elle avait une conversation banale. Je puis t'assurer que les sorts de l'autre soir n'étaient rien comparé à ce que j'envisage pour ceux qui m'empêchent d'accomplir mon destin, sois en assurée.*

La jeune femme tendit une missive à Egone, du bout des doigts qu'elle sortit d'une de ses poches:

- Probablement, à l'avenir pense à rentrer à l'heure pour éviter ce genre de mauvaises surprises au réveil, dit-elle en entrant dans son jeu. Il me semble que ceci ravivera ta mémoire, je l'ai reçu ce matin.

Enfin, elle se tourna à nouveau vers Euridice et dit d'un ton outrée:

- Je ne vois absolument pas à quoi tu fais référence, mais je te prierais de garder ce genre de discours pour toi lorsque nous sommes devant les élèves, ma chère amie.

Egone saisit la missive d'une main, se massant la tempe de l'autre d'un air ennuyé. Il poussa un long soupire. Il se demandait bien qu'est-ce que pouvait bien dire la lettre. Surtout vu ce que sous-entendait Bella, il n'avait pas été recruté... Après tout vu ce qu'il s'était passé, il était normal. Le jeune homme posa la lettre sur son chevet et il récupéra sa baguette qu'il observa longuement. Il leva ensuite les yeux vers Bella, avec un petit sourire qu'il perdit rapidement.

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Euridice se mit à sourire devant le jeu de la jeune femme et, se concentrant réussi à l'atteindre:

*Bien envoyé de la part de celle qui recrute parmi ces élèves en question.*

- Autant pour moi mademoiselle, dit-elle en s'inclinant. Bien, je vois que vous êtes bien rétabli jeune homme, je vous recommanderai de tout de même faire plus attention à l'avenir. Mais je n'ai aucun doute que mademoiselle Serpe veillera sur vous, n'est-ce pas ?

La jeune femme s'éloigna de quelques pas avant de conclure:

- Bon, j'ai quelques petites choses à régler, je fonce à la réserve et puis je m'en vais.

La jeune femme baissa son visage, le regard rivé sur le sol, afin de cacher son sourire narquois, elle répliqua aussitôt:

- Bien entendu, tout le monde a conscience que je veille sur mes élèves autant que je veille à moi-même.

* Pense ce que tu souhaites, ma chère amie. Saches seulement que l'on reconnait un mangemort à sa marque, que ce jeune homme ne possède visiblement pas. Je t'aurais prévenue.*

- Au fait, acheva-t-elle d'un ton sardonique, transmet mes amitiés à Benjamin.

En écoutant Bella, il rit intérieurement car il repensa intérieurement à l'élève qu'elle avait torturé avec un Doloris, ou bien encore, celle qu'elle avait fait tombé dans l'eau glacé... Egone souffla doucement. Il leva les yeux vers Euridice.

- Eh bien... Je te dis à une prochaine fois, Euridice, dit-il.

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Euridice ralentit ses mouvements pour écouter la réponse de la jeune femme à laquelle elle acquiesça légèrement, les mâchoires scellées. De nouveau concentrée, elle laissa filtrer cette réponse :

* Il n'a peut-être pas encore de marque, mais cela ne change rien à ce qu'il est en train de devenir ni ce qu'il souhaite faire...*

La jeune femme referma son esprit et, sans se retourner répondit gentiment au jeune homme:

- Oui, à bientôt...

Après quoi, elle se dirigea enfin vers la réserve à la recherche de ce qu'elle convoitait réellement depuis son arrivée ici.

[FIN DE RP POUR EURIDICE MCMILLIAN]

- Comme si être un mangemort était dégradant, murmura-t-elle lorsqu'elle fût tirer vers la sortie de l'esprit d'Euridice.

Elle la regarda partir, songeant qu'un jour, elle devrait probablement mettre un terme à cette amitié qui l'empêchait d'être pleinement elle. Cependant, elle releva la tête, et passa une main dans ses cheveux détaché en observant Egone:

- Alors, m'as-tu fais honneur ? demanda-t-elle hautainement.

Egone se tourna vers Bella, il eut un petit sourire, pas très convainquant.

- ... Je te suis resté fidèle, dit-il seulement. Il ne savait pas vraiment comment lui expliquer ce qu'il s'était passé... Il soupira.

- Hum... On s'est battu, lui avoua-t-il finalement en perdant son sourire, mais il ne cessa pas pour autant de regarder Bella. J'ai perdu connaissance, je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite...

Annabella savait pertinemment ce qui s'était déroulé, mais il lui fallait rester dans son rôle, elle acquiesça à Egone, et afficha un visage surpris:

- Comment cela tu m'es resté fidèle ? Je comprend mieux d'où te viennent toutes ces blessures dans ce cas, dit-elle en riant. Quoiqu'il en soit tu ne devrais pas t'en vouloir autant...

La jeune femme lui tendit un miroir pour qu'il puisse regarder son omoplate, et la découvrir enfin:

- Je dirais même que tu t'en es sorti avec un certain talent, conclut-elle une pointe de malice dans la voix.

Egone regarda Bella rire, ce qui le perturba. Elle ne semblait pas en colère, elle semblait pas avoir perdu son rang non plus car ça ne l'aurait pas faire rire...

- C-Comment ? bafouilla-t-il. Puis il observa le miroir qu'elle lui présenta. Il observa la marque sur son omoplate.

- Mais... Je l'ai énervé pourtant ? Et puis comment ça se fait qu'elle soit sur mon omoplate... Je ne lui en ai même pas parlé, affirma le préfet. Il était confus, vu comment le combat s'était terminé, il ne comprenait pas vraiment...

- Parfois, le combat est nécessaire pour prouver sa valeur. Il semblerait que tu l'es convaincu de ta force et de ta résistance, en échange, tu as reçu notre plus haute distinction.

La jeune femme commença a quitter les lieux lorsqu'elle se retourna pour dire au jeune homme dans un sourire mystérieux:

- J'ai peut-être laissé entendre ta préférence... Bienvenue parmi nous, mon cher, conclut-elle avec une infime révérence envers son interlocuteur avant de quitter définitivement les lieux.

Egone ne put s'empêcher d'avoir un immense sourire. Et dire que cette nuit là il avait prévu de ne pas se battre... Heureusement que son sang était intervenu. Il en fut rassurer, sur tous les points. Il la regarder s'éloigner.

- Ah ! Je te remercie, rétorqua-t-il en parlant bien sur de la marque. Il la trouvait parfaite à cet endroit. Il se tourna vers sa table de chevet et Aery le prit d'avance en lui récupérant la lettre pour lui donner. Le Gryffondor ouvrit l'enveloppe pour sortir la lettre qu'elle renfermait. Et ce fut une sorte de lettre de bienvenue et de mission... Egone fit un grand sourire, plutôt satisfait...