Déchirure

Egone était tout juste vêtu de sa robe de sorcier, il n'avait ni son écharpe, ni ses gants, ses cheveux détachés... Il avançait d'un pas rapide dans la forêt interdite qu'il connaissait particulièrement bien. Sa soeur devait le suivre, en même tant c'est ce qui était convenu.

Le gryffondor n'avait pas eut de mal à comprendre Aria faisait partit des Aurors comme ses parents l'auraient souhaité pour lui aussi. Il n'avait donc eut aucun mal à la convaincre de venir ici en disant qu'il souhaitait en savoir plus et qu'il souhaitait vraiment faire partit de ce groupe...

En partant, il avait écrit un rapide message qu'il avait demandé à Aery déposer pour être sur qu'il arriverait rapidement à bon port.

Egone s'arrêta soudainement et se retourna.

« Ici, c'est parfait . »

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Aria n'aurait put être plus heureuse... Son frère qui souhaitait honorer leur parent et faire partit des Aurors... C'était normal qu'elle le suive. Elle avançait malgré la petite angoisse qu'elle avait de se retrouver dans cet endroit étrange et surtout interdit...

« Tu ne sais pas à quel point tu me fais plaisir... » murmura-t-elle.

Au moment où Egone s'arrêta, elle cessa d'avancer elle aussi. Elle regarda autour d'elle un peu paniquée mais croiser le regard de son aîné la fit sourire. Ce n'était surement pas pour rien qu'il l'avait emmener ici... Peut-être parce qu'il savait que des mangemorts rodaient dans Poudlard... Aria ne put s'empêcher de sourire bêtement.

Après avoir reçu un courrier de son nouvel apprenti, Annabella n'avait pu s'empêcher d'accéder à son étrange requête et n'avait perdu aucun instant en partant précipitamment. La jeune femme pouvait se permettre une telle hâte sachant qu'elle avait confié son fils à sa marraine. Une fois sortit du château, elle se concentra quelques instants fermant les yeux afin de pister la trace du jeune homme. Subitement, la jeune mangemort rouvrit ses yeux, révélant un regard aussi rouge que le sang: elle avait trouvé la trace d'Egone. Tandis que ses yeux reprirent leur couleur originelle, Annabella transplana directement dans l'obscurité de la forêt, dissimulé par sa magie.

Accoudé contre un vieux chêne, elle attendait patiemment la venue du jeune mangemort. Peu à peu, elle perçut des pensées de ce qui semblait être une jeune fille, elle y prêta plus ample attention lorsqu'elle reconnu la voix du jeune héritier Heartfield qui approchait. Sans plus d'efforts, elle compris qu'il s'agissait de sa sœur. La jeune femme sortit de l'ombre, gardant son capuchon qui laissait intact son anonymat en dehors de quelques mèches noires qui dépassaient de ce dernier. Un sourire plus que cruelle se dessina sur les lèvres de la jeune femme, qui glissa d'un ton doucereux:

- Crains-tu donc tant les mangemorts, Aria ?

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Aria n'avait sentit de présence s'approcher, voilà la raison pour laquelle elle avait sursauté piteusement. Elle s'approcha un peu plus de son frère, totalement terrifiée.

« Evidemment... C'est le mal !» bafouilla-t-elle timidement. Elle chercha même pas un instant de qui il s'agissait tant elle avait peur. Elle chercha d'une main tremblotante sa baguette avant de la dégainer avec autant de maladresse vers l'inconnue.

« V-Vous êtes qui ? »

Egone n'avait eut aucun mal à reconnaître Mlle Serpe, après tout, il lui avait demandé de venir... La réaction d'Aria ne l'étonnait guère, il en était même dégoûté. Et leur parents pensaient-ils vraiment le remplacer par... Elle ?

« Expelliermus, lâcha Egone en récupérant la baguette de la jeune fille. Tu ne sais pas te servir de ça, alors n'essaie pas... »

Le gryffondor avait du mal à contenir le mépris qu'il avait pour elle et même en faisant ça, il se doutait parfaitement qu'Aria ne comprendrait rien. Il regarda ensuite Bella, en attente de sa prochaine réaction.

S'approchant un peu plus du jeune héritier Heartfield, Annabella ne put s'empêcher d'éclater d'un rire sardonique, totalement inhumain qui lui allait si bien. Dans une lenteur extrême, elle inclina sa tête sur le côté, un sourire malsain accroché aux lèvres, elle dégaina sa baguette lorsqu'elle vit la jeune Aria sortir la sienne.

* Comme si tu avais la moindre chance, pensa-t-elle méprisante.*

- Ainsi, commença-t-elle d'un ton froid, tu oses te prétendre être la digne héritière de ta lignée, mais tu ignores même qui je suis. Pitoyable, cracha-t-elle totalement méprisante envers la jeune fille.

Annabella murmura une formule qui fit lever une légère brise ayant pour conséquence de laisser tomber sa capuche, mettant son identité à découvert. Avec une rapidité surprenante, elle transplana à quelques millimètres de la jeune sœur d'Egone, lui attrapant sans aucune délicatesse son cou, obligeant ainsi la jeune fille à la regarder dans les yeux. Ses yeux verts sondaient le moindre recoin de l'esprit d'Aria, l'épuisant un peu plus chaque fois qu'elle fouillait les pensées de la jeune fille. Sans compassion, elle relâcha le cou d'Aria, se détournant d'elle pour regarder Egone:

- Décevant, lâcha-t-elle hautaine. Est-ce cela les recrues des Aurors ? Je pense que nous n'aurons aucun mal à en venir à bout, conclut-elle moqueuse.

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Ce ne fut plus la main d'Aria qui tremblait mais son corps entier. Elle était totalement paniqué... Lorsque la capuche de l'inconnu tomba, elle reconnu aussitôt Mlle Serpe. On lui avait bien dit qu'elle était du camp des mangemorts... Mais que faisait-elle là ?

Aria regarda son frère, horrifié. C'est à ce moment que Bella l'a saisit par le cou. Elle ne pouvait pas bouger la moindre partielle de son corps. Quand elle fut relâchée, elle recula de plusieurs pas. Elle était aussi pâle qu'un linge. Elle regarda Egone.

« Tu... Egone... Tu n'es quand même pas...» bafouilla-t-elle.

Pitoyable... Bella ne pouvait pas être plus en accord avec Egone. C'était le seul mot avec lequel il avait pus qualifier sa soeur mais surtout ses réactions très enfantine...

Le gryffondor observa la directrice faire sans dire un mot, il n'avait pas de mal pour comprendre ce qu'elle faisait... Il réagit finalement à la phrase dîtes par Mlle Serpe, avec un petit sourire en coin et on ne peut plus moqueur.

« Et dire qu'ils ont voulu me faire entrer dans ce clan minable...» maugréa-t-il. Il reposa son attention sur Bella.

« Je suppose qu'il faut faire quelque chose d'elle, n'est-ce pas ? »s'enquit-il en observant la baguette de sa soeur. Aria n'essayait même pas de la récupérer et elle devait être pétrifiée de peur... Mais aucune réaction utile.

Annabella se préparait à répondre au jeune homme lorsqu'elle entendit les bégaiements de la jeune fille. Un frisson de dégoût lui parcouru l'échine, comment pouvait-on réellement être aussi faible ? Se retournant vivement, elle regarda Aria plus que méprisante. Cette fille-là n'avait-elle donc aucun honneur pour se comporter ainsi ? La tâche était plus que facile, d'autant plus que la jeune sœur d'Egone ne pratiquait même pas l'occlumencie:

- Je dois avouer que tu me vexes énormément, Aria. Est-ce cela que l'on vous enseigne avant de prêter serment aux Aurors ? La faiblesse, la médiocrité et la lâcheté... Que de beaux idéaux. Votre ordre a terriblement régressé dans mon estime. Vous n'êtes plus aussi puissants qu'autrefois, votre nom est désormais traîné dans la boue par des incapables de ton acabit, cracha-t-elle tel un venin mortel. Tu fais honte à la pureté de ton sang et à ton nom.

Annabella fit quelques pas, s'arrêtant à la hauteur d'Egone, ne détournant même pas le regard pour voir la frêle jeune fille qui tremblait derrière elle. Doucereusement, elle murmura:

- Tues-la.

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Aria se sentait totalement à la merci d'Egone et de la directrice... C'est vrai qu'elle était très faible contrairement à son frère mais... Elle avait des qualités ? D'un coup elle se sentait douter. Elle regarda son frère...

« Je... Je suis forte ! maugréa-t-elle. Je ne traîne aucun nom dans la boue... Si vous voulez je peux même me joindre à vous pour vous le prouver ! »

Aria s'avança d'un pas, restant pourtant à une certaine distance, tellement la peur était présent en elle.

Egone était tourné vers Bella. Il écoutait ce qu'elle lui avait murmuré... Mais ce que lança Aria, déplut fortement Egone. Toute la colère qu'il avait confiné en lui contre sa famille, se voyait pour la première fois... Il dégaina sa baguette sous l'effet de sa rage.

« Endoloris ! lança-t-il et sans cesser le sort il s'avança vers elle. Tu oses dire ça ? Tu n'as donc aucune fierté ?! Aucune parole ?! » s'emporta le jeune homme alors que sa soeur s'écroulait de douleur au point d'en pleurer. Il fallut à Egone plusieurs secondes avant de se calmer. Il abaissa sa baguette en cessant finalement son sort. Il l'observa à terre, repensant à des souvenirs d'enfance... Tout ça il y avait mit une croix et pourtant, en ce moment même, de nombreux souvenir refirent surface, lui provoquant un dégoût encore plus important.

Arquant un sourcil plus que stupéfaite par la réponse d'Aria, Annabella se retourna menaçante et fit quelques pas en direction de la jeune fille qui subissait avec douleur le sort de son frère. Elle se pencha en avant, murmurant doucement à Aria, cruellement:

- Crois-tu vraiment que nous ayons besoin d'une petite pleurnicheuse qui ne sache même pas tenir une baguette correctement dans nos rangs ? Demanda-t-elle à la fois moqueuse et froide. Tu n'as aucune valeur pour moi.

Se relevant, Annabella toisa la jeune fille, écœurée par tant de faiblesse et de trahison dans un si petit être. La jeune femme se demandait si les Aurors étaient réellement descendu bien bas, ou que les parents de la jeune Heartfield avaient usé de connaissances pour l'y faire entrer.

- Egone, dit-elle sans quitter la jeune fille des yeux, tu n'utiliseras pas un sortilège impardonnable pour faire cesser son souffle...

Elle dévisagea Aria, un sourire cruel aux lèvres puis expira lentement une formule, les yeux fermés. Lorsqu'elle cessa son incantation, une épée apparut entre les mains de la jeune mangemort sur laquelle elle passa un doigt.

- Si tu parviens à mettre fin à son existence avec cette épée, alors je considérais que ta loyauté envers ma cause sera sans faille, acheva-t-elle dans un souffle.

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Aria avait les larmes qui coulaient sans interruption sur son visage... Affalée sur le sol, ses cheveux tombant de manière lamentable sur ses épaules puis sur le sol. Elle observait Egone et Bella, avec douleur.

D'un côté, elle ne fut qu'à demi surprise par la réaction de son frère. Après tout, c'était l'une des raisons pour laquelle il avait tournée le dos à la famille...

« Q-Quoi ?! » couina Aria en écoutant les paroles de la directrice. Elle observa avec horreur l'épée. Egone n'allait pas faire ça quand même ? ... Il n'allait pas tuer sa propre soeur ?

Aria tenta difficilement de se lever entre la douleur et les sanglots qui la faisait trembler. Elle s'avança d'un pas.

« E-Egone...? Tu... Tu ne vas quand même pas faire ça ? T-Tu es mon grand frère après tout... Non ? » bafouilla-t-elle terrifiée. C'était la seule chose à laquelle elle pensait. Trop étroite d'esprit pour essayer de s'échapper, de se défendre d'une quelconque façon...

Egone observa Bella parler à Aria, perdu dans ses pensés... Après tout il était dans une situation qu'il n'aurait jamais pus prédire. Jamais il n'aurait pensé qu'elle autant hypocrite. Le peu de respect qu'il restait au Gryffondor envers sa famille, était partit lorsque la cadette des Heartfield avait montré à quel point elle était... Une traître.

Pourtant. Il lui restait quelques remord d'avoir lancé ce sort. Aria était faible. Il n'avait aucun besoin de la faire souffrir. Ce n'était pas comme si elle dangereuse ou même qu'elle allait s'enfuir. Elle n'était pas futé... Et c'était avec sa, que ses parents l'avaient remplacé...

Le préfet fut arraché des ses douloureuses pensés par l'apparition de l'épée entre les mains de Mlle Serpe. Il observa l'épée avec un sourire en coin.

« Pourquoi ce salir les mains pour une ordure pareil ? De toute manière vu l'état dans lequel elle se trouve, ça m'étonnerais pas qu'une bête vienne en faire son repas. » déclara-t-il en tournant le dos à Aria. Egone avança, attirant sa cape contre lui... Puis il s'arrêta brusquement. Il porta sa main à son coeur. Il avait l'impression que son coeur raté une battement. Un manque qui semblait douloureux... Tout autant que ces mots que venaient de prononcer Aria... Grand frère ? Le préfet serra le poing si fort que des gouttes de sang s'échappèrent. Grand frère ? Elle l'avait... Vraiment dit ?

D'un coup de baguette magique, il récupéra l'épée des mains de Bella. Il s'avança vers Aria sans un sourire. Il se contenta seulement de fixer la lame.

« Tu as raison...» déclara-t-il. Un sourire semblait apparaître sur le lèvre de sa soeur. A ce moment le visage d'Egone sembla dur. Lui qui pourtant qui avait toujours le visage si doux, semblait au contraire être froid et sombre.

Le sifflement d'une lame perça soudain le silence de la forêt. Egone détailla le visage d'Aria qui avait les yeux grand ouvert. Une goutte de sang vint s'échapper de ses lèvres, pourtant elle fit un grand sourire. Egone retira brusquement la lame qu'il avait profondément encré dans la poitrine de sa soeur qui s'effondra aussitôt sur le sol froid, le sang jaillissant de sa profonde plaie. Elle n'était pas encore morte, mais les secondes ne sauraient tarder avant de prendre la vie de la jeune Heartfield.

Sans hésiter un seul instant, Egone se jeta sur Aria avant de la saisir par le cou avec une étrange rage qu'il ne s'était jamais connu.

« Je ne serais jamais le frère d'une chose comme toi... Tu as compris ?! JAMAIS ! » vociféra Egone. Le sang d'Aria ne cessait de couler, se déversant à flot sur ses vêtements... Il avait dit ça pourtant, ce sang, c'était le même que le sien... Comment en était-il arrivé à là ? Lorsqu'il se rendit compte qu'Aria était morte, il relâcha le corps sans vie de la jeune fille et se releva, sans dire un mot. Le gryffondor avança, jusqu'à arrivé à côté de Bella.

Il voulut dire quelque chose, pourtant, rien ne voulut sortir de sa bouche. Aucun son de poumon... Il resta un instant immobile. C'était presque tragique. Mais après tout, c'était une famille de traître, non ? C'était normal qu'il trahisse quelqu'un et c'était sans hésitation sa famille.

Un sourire vint se dessiner sur les lèvres d'Egone. Il réajusta son manteau et son écharpe imbibé du sang des Heartfield.

« Ce n'est que de cette manière que cela pouvait se terminer.»

Une envie singulière de rire lui prit. Il allait créer un véritable honneur au nom des Heartfield à partir de cet instant précis.

Annabella devait bien l'avouer, les couinements ainsi que les gémissements de la jeune Heartfield l’écœurait toujours plus. Comment pouvait-on manquer autant d'honneur et de fierté ? Cela lui était inconcevable, et malgré qu'elle était devenue mère à nouveau, assister au meurtre de cet enfant la laisser de glace. Ne bougeant pas d'un pas, elle laissa à Egone le choix de sa destinée sachant pertinemment que si il l'avait faite déplacer pour rien, elle le punirait et tuerait sa jeune sœur sans une once d'hésitation.

- Cesse de geindre, grinça-t-elle plus pour elle-même que pour ceux qui l'entourait, agacée par tant de bruit pour rien puisqu'Aria était incapable de se défendre.

Soudainement, la jeune mangemort se demanda pourquoi avait-on accorder un tel don à une personne incapable de la pratiquer correctement. Mais, elle ne dit rien, se contentant patiemment d'attendre la réaction du jeune homme face au dilemme qui s'imposait à lui. Annabella savait qu'il était aisé de tuer avec sa baguette, mais en serait-il capable avec une arme qui lui laisserait à jamais la marque indélébile de son meurtre ? Plongée dans ses pensées, la jeune femme sentit l'épée lui glisser des mains, lui procurant l'agréable sensation de victoire une fois encore. Comme toujours dans ces circonstances-là, un sourire malsain étira les fines lèvres de Bella, révélant un visage purement inhumain.

- Ne me déçois pas, Egone, susurra-t-elle lentement en inclinant légèrement la tête, rangeant sans crainte sa baguette.

La jeune femme nota la haine qui s'était à présent propagé dans le corps entier du jeune héritier Heartfield tandis que sa sœur avait tenté vainement de plaider sa cause. Ce fut dans une exaltation sans pareil, qu'Annabella fit un sourire satisfait lorsqu'elle détailla le corps d'Aria étendu sur la terre de la forêt, les yeux à jamais clos. Attendant qu'Egone revienne à ses côtés, la jeune mangemort prit conscience de la fidélité de sa jeune recru.

- Je pense qu'après cette nuit, le message à ta famille, ainsi qu'aux traîtres, déclara-t-elle d'un ton presque impérial, sera clair. Aucune pitié ne leur sera accordé, trancha-t-elle durement. Mon cher Egone, reprit-elle plus doucement en tournant la tête vers lui, je pense que nous devrions faire preuve de notre générosité en expédiant le corps de leur espoir le plus probant à tes parents, conclut-elle plus moqueuse que jamais.

Egone continua de sourire.

« Même avec ce message ces idiots continueront... déclara-t-il. Il resta un long moment silencieux avant de continuer : Je même tenter de laisser ma signature avec ce corps mais il vaut mieux que non.»

Le jeune Gryffondor ferma un instant les yeux. Penseur. Etrangement, il se sentait apaisé. Tranquille... Comment dire... A vrai dire cette histoire de famille l'emmerdait au plus profond de lui. Il avait respecté sa famille depuis tellement longtemps malgré sa rage que se venger était la seule solution à ce problème.

Egone émit un léger sifflement avant de se tourner vers Bella.

« Avez-vous encore besoin de moi ce soir ? » s'enquit-il. Quelques secondes plus tard, Aery fit son apparition, appelé par son maître. Elle vint se poser sur l'épaule du Gryffondor en lui sifflant légèrement dans l'oreille.

Le visage de le jeune femme s'assombrit, tandis qu'un sourire narquois prenait place sur ses lèvres:

- Crois-moi, Egone. Ils ne resteront certainement pas insensible à ce qui s'est passé ce soir, et lorsque tes parents comprendra qui est derrière ce meurtre déguisé, ils demanderont aux Aurors de prendre part dans ce conflit, dit-elle confiante en s'avançant d'un pas. Et vois-tu, Kendra n'attendais que ce genre d'action pour déclarer la guerre à notre clan, car jamais les Aurors ne se serait jetés les premiers dans cette histoire. Ils doivent sauver les apparences... Mais après cette nuit, continua-t-elle plus sombre et plus catégorique, nous pourrons enfin dévoiler au monde sorcier le véritable visage de son soi-disant héros.

Annabella fit quelques pas en direction du corps inerte d'Aria, puis soupira tandis qu'elle se penchait délicatement, admirant presque la marque infligé par Egone au niveau de la poitrine de la jeune fille. Elle détourna le regard du cadavre quelques seconde pour regarder en direction de son apprenti:

- Souhaites-tu que la marque de ce qui a causé sa perte soit visible, ou dois-je la refermer pour qu'aucun sort ne remonte jusqu'à toi mais plutôt à moi, demanda-t-elle d'une voix presque absente, songeant un instant à la misérable vie qu'Aria s'infligeait.

« J'ai hâte de prouver leur imposture... Je hais ces gens. » lança Egone avec dureté.

Il se tourna vers Bella sans poser un seul regard sur le cadavre. Il savait très bien que s'il la regarderait, il ne résisterait pas à l'envie de le consumer, le brûler jusqu'à ce qu'elle devienne poussière pour ne plus la voire. Elle ne savait à quel point ils l'avaient fait souffrir jusqu'à maintenant avec ses parents...

« Pas la peine, ils souffriront d'autant plus s'ils savent que c'est moi. » déclara-t-il avant de se tourner vers Aery pour entamé une discussion silencieuse qui ne dura pas plus de quelques secondes.

« Aery pourra s'occuper du corps si vous voulez...» Ajouta Egone en retirant son écharpe imbibé de sang qui le démangeait.

La jeune mangemort n'eut à réfléchir qu'une demi-seconde avant de donner son approbation par un signe de la main. Plus elle regardait celle qui à présent dormirait à jamais, plus elle ne pouvait s'empêcher de la trouver jeune pour être étreinte par la mort. Cependant, ce qui intriguait Bella en ce moment était la rancœur non dissimulé dont Egone faisait preuve envers sa famille. La jeune femme se demandait malgré elle ce qui avait bien pu pousser le jeune homme à se détourner autant de sa famille, et surtout, comment en était-il parvenu à la conclusion que la mort était leur juste gain. Tout cela n'était certes pas ses affaires, mais cette haine sans limite perturbait Annabella plus qu'elle n'aurait voulu l'admettre, lui remémorant ses propres souvenirs.

- Hâtons-nous, le soleil ne va plus tarder à se lever, dit-elle simplement d'un ton calme et froid comme à son habitude, le visage inexpressif.

La jeune mangemort se détourna du corps inerte, et remit sa cape en place, ainsi que son capuchon afin de garder cette sortie nocturne discrète à ses élèves. Après tout, de nombreuses rumeurs couraient déjà, inutile d'en rajouter d'autres. Jetant un dernier coup d'oeil aux premières lueurs chatoyantes, elle conseilla juste à Egone:

- Ne perds pas de temps, à présent, il nous est terriblement précieux.

Annabella s'apprêtait à transplaner lorsqu'elle se souvint d'une chose:

- Et retrouve moi ici demain soir, à la même heure, lâcha-t-elle impérieuse. Il se pourrait que ce rendez-vous change irrémédiablement ton destin, jeune Heartfield, acheva-t-elle avant de transplaner silencieusement, tel une ombre errante.

Egone discuta un instant avec Aery, pour lui donner les indications à suivre. Puis il se tourna vers Mlle Serpe avec un léger sourire. Il hocha la tête.

« Vous avez raison. » affirma-t-il. Il avait d'autant plus de raison de rentrer rapidement car le sang, même sur ses vêtements sombre, étaient remarquable, rien que par cette odeur métallique.

Aery quitta l'épaule du Gryffondor pour se pencher sur l'ordre donné par celui-ci. Quand à Egone, il fut légèrement surpris par le rendez vous donné par Bella. Pourquoi voulait-elle donc le convoquer cette fois ?

« Très bien, j'y serais.» rétorqua-t-il avant de sortir la baguette d'Aery ainsi que la sienne... Elles étaient si différentes... Brusquement, la baguette de la défunte s'enflamma. Egone l'observa se consumer lentement avant de la jeter au sol et de se diriger vers Poudlard.

La lune ne cessait de poursuivre sa montée dans la nuit noire, offrant une ambiance givré à la fraîcheur de la nuit. La jeune directrice de Poudlard sortit discrètement du château, tandis que le feu s'éteignait peu à peu sur les torches, au fur et à mesure de son passage. Les talons de la jeune femme claquait légèrement sur les dalles froides, demeurant l'unique bruit brisant le silence qui avait envahi Poudlard à cette heure-ci.

Une fois le bout de son nez dehors, Annabella glissa son capuchon sur le sommet de son crâne et fit quelques pas dans l'herbe humide qui pliait sous ses pas. Profitant de froid qui mordait déjà ses bras nus, la jeune femme soupira puis transplana sans plus attendre lorsque retentit les douze coups de Minuit.

Une fraction de seconde plus tard, une silhouette encapuchonné apparut subitement au coeur de la forêt interdite, au pied de l'arbre le plus ancien qui se recroquevillait sur lui-même, comme si le froid le meurtrissait. Bella balaya le paysage d'un rapide regard, avant de s'adosser contre l'arbre en question. Croisant les mains qu'elle déposa délicatement sur son bas-ventre, elle patienta la venue de son apprenti.

Comme d'habitude, car oui cela était devenu une habitude quasi quotidienne, Egone quitta l'établissement silencieux sans aucune difficulté. Aery n'était pas encore revenu de sa mission, mais elle ne serait tarder à montrer le bout de son bec d'ici peu.

Le jeune garçon remonta son écharpe jusqu'à au nez. Il ne transplantait pas, il préférait profiter de l'air de la nature et de la forêt plongé dans les ténèbres, c'est donc pour cela qu'il était partit un peu en avance... Juste de quoi arrivé à l'heure. Ni en trop avance ni trop en retard...

Sans crainte et sans accro, il arriva au coeur de la forêt. Le Gryffondor n'eut aucun mal à reconnaître la silhouette adossé à un arbre. Il fit un mince sourire. Il baissa son écharpe pour que l'on puisse voir ses lèvres.

« Mademoiselle... » commença-t-il en s'inclinant légèrement avec une pointe d'amusement comme si c'était un jeu.

Entendant de lointains bruits de branches qui craquaient, Annabella releva délicatement le regard tandis qu'elle conservait sa tête baissé. Un sourire se dessina sur les lèvres sombres de la jeune mangemort en même temps qu'elle se détacha de la cime de l'arbre-roi. Avançant sans plus se presser que cela, elle détailla dissimulé sous sa cape le jeune héritier Heartfield:

- Monsieur, répliqua-t-elle de la même manière tandis qu'un sourire espiègle illumina légèrement son visage. Je me réjouis de constater qu'une fois encore, la ponctualité est une de tes qualité.

Avec une main distraite, Annabella brossa les quelques mèches noirs qui dépassaient de son capuchon et prit un lente expiration. Pendant que la jeune mangemort réfléchissait encore à la décision qu'elle s'apprêtait à partager avec Egone, elle sentit quelque chose se glisser le long de ses chevilles. Lorsque la jeune femme arqua un sourcil avant de baisser le regard, elle salua Inaya qui l'avait rejoint comme à son habitude, en sournoise.

Un sourire affectueux élargi ses lèvres à l'adresse de son serpent, puis elle adressa au jeune homme:

- Mon cher Egone... J'ai une proposition à te faire qui je crois, une fois la stupéfaction passé, tu accepteras avec joie, assura-t-elle mutine.

Egone s'arrêta un moment tout en la détaillant, toujours la dégaine fière et le menton relevé.

« J'ai horreur d'attendre ou de faire patienter quelqu'un. » Déclara-t-il sans cesser de sourire. Il s'approcha encore de Bella jusqu'à ce qu'il soit à un peu moins d'un mètre d'elle toujours les mains dans les poches.

Le Gryffondor se demandait bien de quoi Mlle Serpe souhaitait lui parler. Il espérait qu'elle ne lui en demande pas trop à propos d'Aria... C'était une chose qu'il voulait, non pas oublié, mais éviter d'en parler pour ne ressentir à nouveau cette colère. Mais ça ne serait pas surprenant non plus que Bella souhaite en savoir plus sur sa famille.

Il fut soudain arraché de ses pensés par le serpent de la directrice de Poudlard. Inya, si ses souvenirs étaient bons. Elle semblait vraiment attaché à son compagnon, autant qu'il l'était avec Aery.

« Ah oui ? Je suis bien pressé de connaître cette proposition... » Avoua-t-il en retirant ses mains nues de ses poches.

La jeune mangemort laissa Inaya s'enrouler lentement autour de ses hanches jusqu'à ce que le serpent ait atteint les épaules de la jeune femme afin de reposer sa tête dessus. Caressant distraitement le menton de sa compagne favorite, Annabella songea à ce pourquoi elle avait convoqué le jeune homme aussi tard dans la nuit, espérant qu'il comprenne pourquoi elle lui avait dissimuler ce secret. Cessant alors de faire glisser ses doigts sur les écailles froides d'Inaya, elle retira délicatement la capuche qui dissimulait jusqu'alors les traits de son visage puis prit une inspiration:

- Je doute fort que tu apprécies ce que tu vas entendre, mais si tu souhaites grimper dans la hiérarchie de notre organisation, tu vas devoir faire preuve de maîtrise de soi, déclara-t-elle avec dureté tout en gardant un visage parfaitement impassible.

Annabella sentit son serpent resserrer davantage sa prise sur son buste probablement dû à la tension qu'elle ressentait en la jeune mangemort, comme un signe rassurant. Soudainement, la remise en question de la confiance qu'Egone lui portait jusqu'à présent la troubla. Est-ce que le jeune homme serait en colère contre elle au point de quitter ses rangs ? Dans quel cas, elle serait obligé de le faire taire mais cette idée la répugnait au plus haut points. Alors, après ces doutes qui l’assaillirent, la jeune femme décida de stopper ce stupide suspens. Après tout, qu'avait-elle à craindre ? Elle était à l'origine de la survie de cette ordre et y ferait honneur.

- Tout d'abord, tu dois comprendre que ce que tu vas entendre ou voir ce soir aura un impact conséquent sur tes décisions et toi-même. Plus lourd que lorsque tu m'as prêté serment, dit-elle dans un calme absolu, gardant la maîtrise parfaite des ses émotions. Comme tu ne l'ignores pas, le temps n'est plus à la plaisanterie. Chaque jour qui se lève permet aux Aurors de retrouver leur force d'antan ainsi que d'étendre leurs actes de barbaries sur le continent, massacrant même des enfants sur leur passage.

La jeune mangemort prit un peu de répit afin de reprendre son souffle, dévisageant le regard d'Egone.

- Je ne suis pas qu'une simple mangemort, Egone.

Ce fût alors le moment qu'elle choisit pour dévoiler sa véritable nature en prenant l'apparence de l'ombre que le jeune mangemort avait croisé lors de son initiation:

- Et j'ose espérer que ton dévouement te fera prendre la sage décision de devenir mon bras droit, murmura-t-elle doucereusement.