Chaudron baveur

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La jeune femme se tenait les côtes, le rire s'avérant plus tenace que prévu. Elle se reprit quelque peu, essayant d'essuyer les quelques larmes qui avaient perlé au coin de ses yeux. Elle se sentait mieux, et ce cure de rire l'avait revigorée. Elle se remit enfin à sourire, contente d'être tombée sur un jeune homme pas si antipathique ça, au bout du compte.

Quand elle eut repris son calme, elle lui demanda enfin:

- Vous êtes à Poudlard ?

Egone s'arrêta rapidement de rire. Il retourna lentement à sa place, beaucoup plus calme. Il regarda Euridice.

- Je le suis, affirma-t-il sans plus de donner de détail. Il se mit à taper doucement des doigts sur la couverture de Hamelet, pour y jouer un petit rythme.

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La jeune femme hocha la tête.

- Sans être indiscrète, je pourrai savoir comment y est l'atmosphère ? Je n'y suis plus depuis un an déjà et je voudrais savoir si les choses ont changé ?

Malgré cet épisode fort agréable, la jeune femme ne pu s'empêcher de retourner à une conversation plus sérieuse. Attendant une réponse, dissimulant un léger regard inquiet.

Egone posa les coudes sur la table... Il ne s'était pas vraiment posé la question même s'il savait que quelque chose avait vraiment changé. Il soupira ennuyé par sa futur réponse, plutôt incomplète. Il détestait ne pas donner une réponse claire et complète...

- A vif, je peux dire que ça à changer... En bien, en mal, aucune idée, avoua Egone.

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Le sourire de la jeune femme s'effaça aussitôt. Elle le sentait elle aussi mais son expérience lui en donnait les causes. Elle regarda longuement le jeune homme face à elle se rappelant le serment qu'elle avait fait.

- Merci pour ta franchise, lui dit-elle simplement. Je... j'ai encore beaucoup de choses à régler.

Elle regarda autour d'elle, comme si elle se les remémorait rapidement.

- Je... Merci, dit-elle en se levant. Ce fut un plaisir de passer du temps en votre compagnie, finit-elle par dire.

Elle sortit quelques pièces de sa poche et les glissa sur la table.

- En gage de ma gratitude, voici de quoi rester au chaud pour la suite de votre lecture, dit-elle gentiment.

Euridice inclina légèrement la tête pour le saluer et se dirigea calmement vers la sortie.

La sonnette de la porte d'entrée du Chaudron Baveur retentit, une personne était rentrée. Un jeune homme tout en noir assombrit la salle, son écharpe recouvrait tout le bas de son visage, les cernes tracés en dessous de ses yeux rouge vif lui donnaient un air inquiétant, les mains dans les poches, il balaya la pièce du regard puis il soupira. Le jeune fini par avancer jusqu'à la table qui se trouvait droit devant lui, une fois assis, il laissa tomber sa tête sur la table.

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Au moment où elle se dirigeait vers la porte, celle-ci s'ouvrit sur une grande silhouette noire découpée sur le blanc éclatant de la neige extérieure qui disparu lorsqu'elle se referma derrière elle. Les yeux d'Euridice s'accoutumèrent rapidement au changement du jeu de lumière et aperçu avec stupeur deux pupilles rouge vif. Elle déglutit péniblement en s'écartant prestement de son passage jusqu'à ce qu'il aille s'affaler sur une table un peu plus loin. Elle le regarda avec l'air triste et fatigué dont elle ne pouvait se défaire ces derniers temps avant de continuer son chemin sans se retourner. Pourtant, une fois la main sur la poignée, elle releva la tête avant de faire volte-face.

*Je me souviens de ces yeux-là!*

Le regard d'Euridice s'affolait, comme si elle se repassait tout un fil d'événements anciens avant de revenir au présent. Elle hésita quelques temps avant de se décider à s'en approcher.

- Marshall..., demanda-t-elle timidement, embarrassée à l'idée de que ce ne soit pas lui.

N'ayant pas de réponse, la jeune femme ne se démonta pas et, discrètement, s'en approcha un peu plus pour, du bout de son index, écarter légèrement l'écharpe du jeune homme, pestant intérieurement de ne pas arriver à voir de qui il s'agissait.

Une main froide frola le visage glacial du jeune homme qui ouvrit les yeux et empoigna la main de la personne afin de tirer d'un coup sec.

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Euridice laissa échapper un cri d'effroi en sentant l'homme lui saisir sèchement le poignet. Prise sur le fait, des tas d'excuses bidons lui vinrent en tête essayant de justifier sa conduite mais aucune ne valait la franchise. Elle se calma donc avant de dire:

- Excusez-moi monsieur, j'étais persuadée de vous avoir déjà croisé quelque part..., dit-elle, son regard fixé ailleurs, n'osant pas le regarder de peur de croiser des yeux qu'elle imaginait furieux.

Il releva la tête et regarda la jeune femme gênée, un léger sourire se dessinait sur son visage blanc.
-Salut miss...
Il serra moins fort son poignet et le tira doucement vers lui.

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Euridice écarquilla les yeux, sentant la pression sur son poignet s'adoucir et ...

*...cette voix...*

- Marshall! s'écria-t-elle en l'attirant vers elle pour le serrer dans ses bras, contente de l'avoir retrouvé après autant de temps et d'évènements.

Surpris de cette réaction venant d'Euridice, il serra à son tour la jeune femme dans ses bras.
-Tu vas bien depuis le temps? Dit-il chaleureusement.

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La jeune femme se sentait étrangement heureuse. Elle ne se l'avouait pas vraiment, mais revoir un vieil ami la rapprochait de cette vie et de cette insouciance d'avant qui lui manquait terriblement. Elle sentit de petites larmes arriver au coin de ses yeux et qu'elle essaya tant bien que mal de refouler.

- Bien, très bien même et toi, lui demanda-t-elle finalement tout sourire en s'asseyant en face de lui.

Egone observa Euridice s'éloigner puis rejoindre quelqu'un d'autre, le préfet Serdaigle. Il poussa un léger soupire, il détailla les pièces qu'elle avait laissé sur la table. Il inclina la tête sur le côté puis il attrapa son livre en se levant. Egone prit les pièces qu'il mit dans sa poche, il réajusta son écharpe avant de quitter le Chaudron Baveur...

-Ca peut aller...Rétorqua-t-il, il remarqua quelques petites larmes rouler sur les joues d'Euridice qui les essuya aussitôt, son sourire s'élargit.

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Euridice le regarda longuement et ne pu s'empêcher de le trouver différent. Ce n'était pas seulement les cernes bleutées sous ses yeux qui s'étaient creusées mais toute sa personne entière qui s'en trouvait changée. A commencer par ces vêtements bien trop sombres qui le grandissaient étrangement et... cette allure étrangement calme et posée. La jeune femme ne savait que lui dire mais elle sentait au fond d'elle, que des choses s'étaient passées. Elle garda le silence un moment avant d'oser :

- Je ne sais pas pour toi mais ici en ce moment, il se passe beaucoup de choses ..., dit-elle sur un ton plus bas. Il ... il faut que tu saches qu'il ne va pas falloir que tu restes ici. Je ne sais pas pourquoi tu es revenu par ici, mais il n'est pas bon pour ce que le Ministère appelle un hybride de rester dans les parages..., souffla-t-elle en le regardant dans les yeux, espérant que ce qu'elle lui disait était assez clair.

La jeune femme regarda autour d'elle discrètement, s'assurant que personne ne les entendait avant de poursuivre:

- Il est des choses dont je dois te parler, Marshall. Des choses dont personne ne se doute encore mais qui représentent un réel danger pour toi et beaucoup d'autres. Je ... il faut que tu me croies. Tu me connais, je n'ai pas l'habitude d'être inquiète pour rien mais là, il faut que tu me prennes au sérieux et que tu partes.

Son sourire s'élargit, il croisa les jambes puis il laissa pendre sa tête en arrière.
-Mais il n'y a rien à craindre, ne t'en fais pas pour moi.
Il se redressa et poussa une chaise à côté de lui.
-Allez viens t'asseoir, je suppose que tu as déjà bu quelque chose, non?.

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Euridice, stupéfaite, recula de la table sur laquelle elle s'était penchée. Elle l'observa avant de secouer la tête rageusement.

- Mais tu n'écoutes rien à ce que je dis, ma parole!

La jeune femme sentit une colère sourde commencer à l'envahir. Son regard s'enflamma avant de continuer d'une voix dure:

- Je ne sais pas ce que tu as dans le crâne, mais tout le monde ici est au courant que le Ministère et les Aurors se sont débrouillés pour lancer une attaque d'hybrides sur Poudlard. Attaque dont les présumés auteurs ainsi que les Mangemorts qui vont porter le chapeau, seront chassés et tués!

Elle continua de le fixer, avant de maugréer:

- T'as raison! Après tout rien ne presse, lâcha-t-elle cynique avant de se lever pour s'asseoir à son côté. J'espère que la liqueur de dragon n'abîmera pas trop ton joli gosier, parce que je ne compte rien commander d'autre! conclut-elle en levant le bras bien haut, dans l'attente d'un serveur.

Le jeune homme s'arrêta de sourire, fronça les sourcils mais il garda son calme. Il se leva et attrapa le bras d'Euridice, il se réassit et tira son bras jusqu'à que celle-ci s'asseoit.
-Désolé mais je compte rien boire.. Rétorqua-t-il d'un ton sec.
-En ce qui me concerne, je te remercie de t'inquièter pour moi mais ça n'en vaut pas la peine. Je sais ce que je fais. Ajouta-il en fermant les les yeux.

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Euridice redescendit aussitôt et se calma quelque peu, comprenant qu'elle était allée trop loin. Elle baissa légèrement les yeux, une question lui brûlant les lèvres, même si ses nouvelles capacités de legilimens lui donnaient quelques indices. Elle tourna vers lui, un visage désarmant de franchise :

- Et que comptes-tu faire justement ?

Son sourire réapparut puis il croisa les bras.
-Honnêtement, j'en n'ai rien à battre. Je ne fais que de me balader sans chercher d'embrouilles.
Il soupira.
-Il faut toujours que l'on se batte dans ce monde...Bref.

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- Et 10 points pour Serdaigle Mister Lee, lança une voix joueuse et légère à l'entrée du bar.

La silhouette demeurait dissimulée dans l'ombre, mais au vu de la carrure, on l'imaginait aisément féminine et fine. Le visage cachait par une lourde cape, peu de choses permettait son identification, mais quelques mèches roses dépassaient du capuchon.

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Euridice se tourna subitement vers la silhouette encapuchonnée, fronçant les sourcils, avant de se mettre à sourire doucement.

- Et rien pour les Gryffondor, demanda-t-elle tout sourire empruntant le même ton joueur que leur interlocutrice. Rassurée par ses leçons de legilimencie qui lui permirent de capter des bribes révélatrices.

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Renforçant ses bouclier mentaux sans trop de peine. Elle finit par éclater d'un rire claire et doux, portée par le vent et la nuit.

- Non rien pour Gryffondor, sa représentante tente de passer mes barrières mentales.

Elle se calma et les détailla d'un regard appréciateur, et continua amusée:

-Vous n'avez pas abusé de la bouteille...une bonne chose.

Toujours assit, dos à la fameuse silhouette dont sa voix était non méconnue aux oreilles du jeune homme. Celui-ci finit par se lever et tourna la tête vers elle. Il la regarda avec la certitude que c'était bien elle.
-Tu sais très bien que ce n'est pas notre genre de boire autant...