Collision de la Lumière et des Ténèbres.

Invité

Euridice marcha sur les branches enflammées comme s'il s'agissait là de vulgaires brins d'herbes. Elle scrutait les environs, le corps empli d'une rage sourde qui grondait en elle.

- Montre-toi! Sors de ta cachette, vipère!

Ses yeux dans lesquels se reflétaient les arbres enflammés n'auraient pas mieux pu réfléchir sa haine.

- Viens m'affronter! Sors, hurla-t-elle, hors d'elle.

La jeune femme apparut derrière l'Auror, la tête penchée sur la droite, elle enroulait une mèche de cheveux avec sa baguette:

- Mais êtes-vous certaine de pouvoir m'affronter ? dit-elle d'un ton moqueur avant de faire geler les branches enflammées.

Invité

Euridice fit volte-face, son regard furieux dirigé vers la jeune femme avant de voir les rougeoiements de ses flammes disparaître tout autour d'elle pour laisser place aux nuances bleutées de la glace qui prenait le dessus.

Elle inspira profondément, se rendant bien compte qu'elle faisait face à un adversaire bien plus fort qu'elle. En guise de réponse, elle prit une posture bien droite, sa baguette résolument tenue par sa main droite et décrocha de sa ceinture un épais tube d'étain éclatant qu'elle tint de son autre main.

Annabella rangea sa baguette, et fit quelques pas en avant pour se faire entendre, sous ses pas, la glace craquait sinistrement rappelant le même bruit qu'un os qu'on aurait brisé:

- Bien, prête à écouter mes conditions à présent ? Demanda-t-elle d'un ton las.

Invité

Euridice ne bougea pas d'un cil, toujours bien droite, le froid mordant son visage, son souffle régulier se transformant en petits nuages, le regard fixe ne cachant rien de sa détermination à se battre.

- Dommage... soupira la jeune femme.

Annabella reprit sa baguette entre ses mains, et ferma les yeux, elle s'accroupit et pointa sa baguette contre le sol avant d'incanter une formule qui eu pour effet de faire craquer le sol jusqu'au pied de la jeune Auror, elle fit jaillir du sol de nombreux pics de glaces tous plus tranchants les uns que les autres.

La jeune femme se releva et plongea son regard dissimulé dans celui de son adversaire, puis réitéra le sortilège Serpensortia à maintes reprises, entourant son adversaire de vipères, d'un ton sardonique elle lança alors:

- J'ai cru comprendre que tu aimais les vipères...

Invité

Euridice regarda le sol trembler avec surprise et en perdit l'équilibre à maintes reprises. C'est alors qu'un pic de glace sortit droit devant elle, l'obligeant à relever le menton, évitant à son cou de se faire vulgairement empaler sur les pics qui ne cessaient de l'encercler. Sa capuche tomba alors sur ses épaules, dévoilant un visage paniqué, pris au piège. Mais lorsque les vipères firent leur apparition, son souffle calme se mit à s'affoler et son cœur à battre la chamade. La panique n'était pas loin et elle tenta de se rappeler ses heures d'entraînement.

Elle regardait son adversaire, des gouttes de sueur perlant sur son front, ses mouvements limités et les vipères s'approchant.

La Mangemort s'approcha toujours plus près de la jeune Auror, ne craignant de marcher sur son propre maléfice, elle entra dans le cercle formé par les serpents se tournant vers chacun d'eux pour leur parler. Ensuite elle se tourna vers l'Auror et ne dissimula pas son visage, gardant toujours le mystère de sa personne elle dit:

- Résolue à m'écouter ? Ou bien les vipères déverseront leur poison dans ton sang avant de se délecter de ta chair, dit-elle d'un ton des plus sombres. Que choisis-tu ?

Invité

La jeune Auror déglutit péniblement, sentant qu'elle avait atteint sa propre limite. Elle acquiesça légèrement, le sommet du pic à glace l'obligeant à garder le cou extrêmement tendu.

- Bien.

Un coup de baguette plus tard, les pics de glace ainsi que les vipères avaient disparus tel un mauvais cauchemar. Annabella ne bougea pas de sa place, toisant Euridice de toute sa hauteur, ne retirant sous aucun prétexte sa capuche. Elle rangea sa baguette puis croisa les mains sous sa cape:

- Si vous souhaitez obtenir ces informations que vous convoitez ardemment afin de renverser les Mangemorts, mon prix sera un œuf de dragon.

Invité

Le corps entier d'Euridice se relâcha dès que les pics eurent enfin disparu, lui donnant enfin l'occasion de pouvoir respirer à nouveau normalement. Face à son adversaire, elle reprit une posture plus détendue, se rendant compte qu'elle tenait toujours sa baguette d'une main et son tube de l'autre qu'elle regarda brièvement avant de le ranger à sa ceinture. Prise au dépourvu par la demande de la jeune femme, elle acquiesça silencieusement, la bouche toujours entrouverte, son souffle irrégulier laissant échapper des nuages disproportionnés. Ses pensées étaient confuses, l'empêchant d'agir clairement, jusqu'à ce qu'une voix dans sa tête lui revienne brusquement.

*Je... euhm...*

- Un œuf de dragon vous dites, demanda-t-elle d'une voix calme et posée qui jurait avec son expression perdue et exténuée.

- Un œuf de dragon, acquiesça-t-elle d'un air sombre.

Annabella observa quelques instants la jeune femme, elle restait droite, figée, telle un animal guettant son innocente proie. Enfin, elle soupira créant un fin nuage blanchâtre volatile qui se dispersa rapidement dans la nuit noire, puis tourna les talons afin de clôturer ce rendez-vous.

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Euridice cherchait toujours ses mots.

- Je suppose que vous refuserez de m'en dire davantage, n'est-ce pas, demanda-t-elle espérant une réponse quelconque. Je ne puis vous assurer qu'ils accepteront votre proposition, mais j'ai besoin de savoir de quel type de dragon vous avez besoin...

La jeune mangemort ne prit la peine de se retourner, préférant le côté dramatique et théâtral de la scène, elle répondit d'un ton énigmatique:

- Un magyar à pointes.

Elle se tu quelques instants, se délectant de l'air glacial qui lui mordait la peau de ses bras nus, tournant légèrement la tête, un sourire se dessina sur son visage qu'elle devinait invisible pour son interlocutrice:

- Vous n'en saurez rien, en effet. Autant que vous ne pouvez me dévoiler vos sources pour mon fils, je ne puis vous dévoiler l'utilisation de ce que je convoite.

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Cette réponse lui fit se mordre rageusement la lèvre inférieure où une goutte de sang se mit à perler.

- Très bien, vous l'aurez, dit-elle forcée de se ranger. Avez-vous d'autres exigences particulières en la matière ou comptez-vous tout de même me dire où ils pourront vous trouver pour sceller votre marché, dit-elle avec une pointe de sarcasme mal dissimulé.

Annabella arqua un sourcil, s'amusant elle-même de la ténacité de la jeune Auror:

- Ne me tentez pas ou je pourrais en effet devenir plus exigeante qu'un simple œuf de dragon, dit-elle dans un grincement de dents face au sarcasme de la jeune femme. Je vous accorde trois jours de délai. Retrouvez-moi ici dans trois jours à minuit, ou considérez que mes précieuses informations concernant ses noirs desseins resteront miennes.

Invité

La jeune femme acquiesça, résolue à trouver une solution.

- Parfait, dans trois jours, même endroit, même heure. Je serais là, dit-elle sèchement avant de repartir d'où elle était venue.

3 jours plus tard...

Trois jours s'étaient écoulés depuis leur rencontre. La neige avait cessé, mais la nuit était toujours aussi glaciale. Le vent soufflait si fort que la capuche de la jeune femme ne tenait pas en place, elle dû placer quelques pinces dans ces cheveux pour faire tenir sa cape afin de garder le mystère de son identité intact. Adossée contre un arbre, la jeune Mangemort attendait l'arrivée de la jeune Auror, elle espérait bien obtenir ce qu'elle souhaitait car dans le cas contraire elle n'hésiterait pas à faire un carnage. Bella jeta un coup d’œil à sa montre, il était minuit moins cinq, elle n'allait pas tarder à arriver. La jeune Mangemort se demandait si Euridice viendrait accompagnée cette fois-ci, vu la peur qu'elle lui avait faite la dernière fois avec ses sorts.

Douze coups sonnèrent à l'horloge qui trônait au milieu de pré-au-lard, lui indiquant que l'heure était arrivée, à présent tout allait se jouer.

Invité

Minuit. Dans un bruissement de cape tourbillonnante, la jeune Auror apparu au milieu des arbres face à son ennemie. Bien droite, elle releva simplement la tête pour l'observer silencieusement. Son visage dans la pénombre ne présageait rien de bon, déterminée, elle resta de marbre, attendant que la jeune femme fasse le premier pas.

Ne bougeant pas de son arbre, elle observait ses ongles patiemment, puis demanda d'un ton las à son adversaire:

- Avez-vous ce que je vous ai demandé ?

Invité

L'Auror garda son calme et, satisfaite de la réponse de la Mangemort, acquiesça légèrement avant d'ouvrir sa cape jusque là fermement maintenue, dévoilant un jeune garçonnet endormi aux cheveux noirs légèrement bouclés. Il tenait au chaud, dans une couverture ensorcelée l’œuf du Magyar à pointes.

Dire que la jeune mangemort était surprise était un euphémisme. Heureuse que sa capuche dissimule son expression, elle n'osait bouger ou parler de peur de réveiller l'enfant, son cerveau ne répondait plus correctement à ses demandes et sa bouche ne pouvait se refermer. Elle ne savait si cela était un stratagème de la part des Aurors, mais cela ne lui plu pas. La colère laissa place à la surprise, elle senti ses mains se contracter si fort que ses ongles entaillèrent sa peau, faisant perler le sang, d'un geste vif elle sorti sa baguette et la pointa en l'air en direction de son adversaire:

- Est-ce une plaisanterie ? cracha-t-elle avec haine.

Invité

En guise de réponse, l'Auror plaça théâtralement un doigt sur sa bouche avant de répondre d'une voix étrangement glaciale:

- Un marché est un marché. Vous avez ce que vous souhaitiez. Nous ne voulons pas de l'enfant, ce n'est pas à nous de nous en charger.

Une fois le silence retombé, elle reprit:
- L'enfant, à son réveil, ne se souviendra de rien. Il aura tout oublié et ne vous sera d'aucune utilité, il serait donc inutile d'essayer de le faire parler. La seule chose utile qu'il pourra vous révéler seront ses premières paroles. Elles vous indiqueront où me trouver moi et moi seule.

- L'enfant ne faisait nullement partie de notre accord, répondit-elle avec colère. Vous auriez dû le laisser où il était, je n'en veux pas plus que vous, il m'est inutile.

Tout ceci donna à la jeune Mangemort une migraine infernale, machinalement elle abaissa sa propre baguette pour se masser d'une main la tempe espérant ainsi atténuer la douleur aiguë de son crâne. Ne sachant que faire, elle fit quelques pas pour se donner une contenance face à son adversaire qui contrariait ses plans. Elle n'en voulait pas de cet enfant. Si elle l'avait abandonné, il y avait une raison, et sa décision n'avait pas plus changé qu'il y à 3 ans. Chaque fois qu'une idée apparaissait, aussitôt elle disparaissait, laissant la jeune femme dans l'ombre. Elle se mordit la lèvre inférieure puis annonça d'une voix basse dissimulant ainsi ses tremblements:

- Pourquoi voudrais-je vous trouver ? Et, donnez-moi une bonne raison de prendre cet enfant à ma charge ! Je ne suis pas sa mère, je ne suis que sa génitrice, il n'a aucunement besoin de moi, ramenez-le où vous l'avez trouvé.

Invité

Euridice regarda calmement la jeune femme perdre pied et fut satisfaite plus que de raison du résultat obtenu.

*Il ne vous indiffère pas tant que ça tout compte fait...*

Elle prit un ton neutre :

- Tout enfant a besoin d'une mère, celui-ci ne fait pas exception. Un jour ou l'autre, quand il sera en âge de le faire, il cherchera ses origines et posera des questions qui ne pourront indéfiniment rester sans réponses. Malgré cela, je ne peux aller à l'encontre de votre souhait de ne pas vous en occuper. C'est pourquoi, avant de prendre toute autre décision, je tenais à ce que vous le voyiez ne serait-ce qu'une seule fois avant de vous décider...

Elle laissa quelques secondes de répit à la jeune femme avant de reprendre :

- Dans son intérêt et de mon propre chef, j'ai pris la décision de veiller sur lui. Cet enfant ne doit en aucun cas faire partie d'un regrettable dommage collatéral. C'est pour cette raison que l'enfant saura toujours où me trouver et ce, quoi qu'il arrive. Pour en revenir à notre marché, je vous donne votre œuf sans problème, vous pourrez en faire ce que bon vous semble, lâcha-t-elle en prenant le tas de couvertures et en le lançant vers la jeune femme. Pour ce qui est de l'enfant, vous avez le choix de me le laisser ou de l'emmener avec vous avec la promesse de le tenir écarter de tout ça, dit-elle en s'abaissant pour caresser du bout du doigt la joue du petit garçon.