Fruit des deux camps ?

Après sa dispute avec Euridice, dispute qui devenait de plus en plus présente dans leur quotidien, la jeune femme était remonté dans son bureau pour aller chercher son fils à qui elle avait proposé d'aller boire un bon jus de citrouille à Pré-Au-Lard. Ce dernier, heureux d'avoir enfin un peu d'attention de la part de sa mère avait tout de suite accepté.

Ce fut donc en tenant la main de son fils que la jeune femme transplana directement à l'endroit voulu, n'ayant pas réellement envie de marcher. Avant de faire quoi que ce soit, elle mis sa capuche dissimulant ainsi son visage, et fit de même avec Ethan qu'elle ne souhaitait pas faire repérer par d'éventuels Aurors à la recherche de gloire. Même si elle n'avait aucun mal à maîtriser une dizaine d'Auror, elle préférait éviter tout combat devant son fils. Ce dernier la sortit par ailleurs de sa réflexion lorsqu'elle entendit sa petite voix geindre:

- Maman, j'ai froid...

Resserant son étreinte, elle avança d'un pas rapide vers les 3 balais, qui moins sinistre que la taverne de la tête de sanglier. Poussant la lourde porte, elle laissa entrer son fils le premier puis referma la porte. Pointant une table de son index, elle se pencha pour dire à Ethan:

- Va m'attendre là-bas, j'arrive dans une minute.

Le petit garçon fila vers la table indiqué et s'assit sans discuter l'ordre de sa mère, qu'il vit aller faire signe au serveur avant de le rejoindre. Annabella s'installé à côté de son fils, et commanda un chocolat chaud pour son fils frigorifié.

Invité

Le jeune homme était assis depuis plus d'une heure déjà devant une choppe de bière-au-beurre améliorée qu'il tenait entre les paumes de ses mains abîmées par le froid et son travail d'Auror. Depuis trois jours, il n'avait pas pu rentrer chez lui, parcourant des kilomètres à la recherche de traîtres, de Mangemorts et surtout... de l'enfant.
Absorbé dans ses pensées brumeuses, il ne remarqua pas tout de suite la jeune femme qui venait d'entrer mais son regard se posa sur le petit bonhomme encapuchonné qui venait d'escalader une chaise en face de l'une des tables opposées à la sienne.
Au vu de l'air maniéré du petit, il se mit à sourire jusqu'à ce qu'il remarque la jeune femme qui vint le rejoindre. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement, reconnaissant sa silhouette mais aussi ses quelques mèches ébènes qui dépassaient de sa capuche. Il suivit du regard ses gestes gracieux et calculés lorsqu'elle s'assit enfin.

- Annabella Serpe..., murmura-t-il pour lui-même.

Depuis quand fait-elle garderie, pensa-t-il ironique en la voyant s'occuper du petit garçonnet.

Un serveur s'approcha d'eux, donnant à Ethan sa boisson chocolaté qu'il tint dans ses mains en regardant le contenu avant de remercier le jeune homme qui le lui avait donné. Quand à Annabella, elle sortit quelques pièces étincelantes d'une de ses poches et les mit sur la table, saisissant soudainement la main du serveur qui allait prendre son dû, elle lui murmura:

- Souviens-toi de notre accord, un seul Auror et je réduis ta petite boutique en cendre, chuchota-t-elle si bas que son fils ne put entendre la menace que venait de proférer sa mère.

Relâchant le poignet du jeune homme, elle le regarda regagner le bar d'un pas peu assuré, puis tourna son attention vers son fils qui lui sourit après avoir avaler une gorgée du liquide chaud, avec douceur pour ne pas s'en barbouiller le visage:

- Merci maman, dit-il poliment en continuant de siroter sa tasse.

Annabella sourit à Ethan, mais releva rapidement son regard, sentant un autre regard posé sur elle.

Invité

Pas le moins du monde gêné, Benjamin garda son regard posé sur elle, avant de lever sa choppe pour la saluer gentiment. Épuisé, il ne se sentait pas la force de jouer avec elle aujourd'hui et puis, avec sa barbe de trois jours et ses cheveux en bataille, il ne se sentait pas l'âme d'un Don Juan. Il resta donc tranquillement à sa place, maudissant cette foutue relève qui ne venait pas.

Il se pinça les lèvres avec une main absente, le regard inconsciemment posé sur celui du jeune garçon. Il sourit en remarquant que ses traits étaient forts similaires à celui de sa mère. La même bouche, les mêmes yeux. Les cheveux aussi. Cette couleur noir de jais et les petites boucles légères qui dépassaient infimement de son capuchon...

Le sourire de Benjamin s'effaça, se repassant le fil de ses pensées, la bande semblant bloqué sur les mots "ses traits étaient similaires à ceux de sa mère"... Il secoua la tête et se frotta fortement les yeux, appuyant sur ses tempes et tentant de tout remettre en ordre.

- Depuis quand... Non, c'est impossible, se dit-il pour lui-même avant de regarder à nouveau l'enfant et la jeune femme. Pourtant la ressemblance était des plus troublantes...

Piqué de curiosité et, parce qu'il ne tenait plus en place, il se leva lentement de sa table pour s'arrêter face à la leur.

- Bonjour, dit-il simplement. Belle journée pour une balade entre mère et fils, n'est-ce pas, demanda-t-il, sachant pertinemment bien que l'enfant se vendrait lui-même.

La jeune femme soupira, n'ayant pas réellement envie de voir cet homme qu'elle souhaitait éviter depuis qu'elle savait qui il était. Elle baissa le regard, l'ignorant une première fois et tourna ses yeux vers son fils:

- Ethan, tu te souviens de ce que je t'ai appris au sujet des inconnus ? demanda-t-elle pleine d'espoir que le petit garçon ait retenu sa leçon.

Le petit garçon releva la tête vers sa maman pour lui répondre, faisant tomber son capuchon au passage, il répondit d'une voix innocente et pleine de fierté:

- Je ne dois jamais adresser la parole à un inconnu tant que tu ne m'as pas donné ta permission, maman, récita-t-il fier d'avoir retenu ce que Bella lui avait enseigné.

- Parfait, Ethan..., répondit-elle en adressant un sourire maternel à son fils.

La jeune femme remit la capuche à l'enfant lorsqu'elle vit le regard intéressé de Benjamin, elle n'était vraiment pas d'humeur à lui parler. Elle entreprit de se lever et de quitter l'endroit avec son fils lorsqu'elle fut arrêter par le jeune homme qui vint la voir. Annabella soupira, puis se ressaisi lorsqu'elle comprit les paroles de Benjamin, elle releva le tête et retira sa capuche qui de toute évidence n'avait pas suffit à cacher son identité aux yeux du jeune homme.

- Bonjour Benjamin, répondit-elle sur le même ton que Benjamin, excellente et j'aimerais qu'elle le reste, en effet, excuse-nous, le salua-t-elle en se relevant. Ethan, on y va.

Le petit garçon dévisageait Benjamin, il lui rappelait vaguement quelque chose. Subitement Ethan se rappela, il travaillait pour ceux qui l'avait enlevé de l'orphelinat. Il se releva et attrapa la main de sa mère, craignant qu'on ne soit venu le chercher à nouveau:

- Oui, maman, dit-il inquiet, ne quittant pas Benjamin du regard.

Invité

Le jeune homme resta face à la jeune femme quelques instants avant de reconnaître l'enfant. Il écarquilla les yeux et déglutit péniblement. Il venait de comprendre que l'enfant dont les Aurors voulaient se servir pour faire chanter une jeune mère Mangemort n'était autre que le fils de la jeune directrice de Poudlard. Cette révélation valait son pesant d'or cependant, il n'en ferait rien. Du moins pas sans avoir compris le fin mot de l'histoire... Doucement, il posa sa main sur l'avant-bras de la jeune femme pour l'arrêter quelques secondes et lui glisser à l'oreille:

- Il serait préférable que nous parlions vous et moi...

Son regard était, certes fatigué mais surtout empreint d'une inquiétude soucieuse vis-à-vis de la situation. Situation à laquelle il valait mieux que personne d'autres ne prennent part.

Il s'écarta de leur chemin et, au passage, remit bien en place le capuchon du jeune garçon. C'est à ce moment très précis que l'Auror chargé de prendre sa relève fit son entrée dans la taverne. Afin de les laisser sortir sans soucis, il alla à sa rencontre pour le saluer chaleureusement.

La jeune femme sursauta lorsqu'elle sentit la main du jeune homme sur son bras, elle s'arrêta complètement pétrifiée et n'eut plus qu'à écouter ce que Benjamin désirait lui dire. Elle acquiesça d'un signe de tête, les yeux fermés. Péniblement, elle tenta de retrouver sa voix et se racla la gorge:

- Je vous attend dehors, répondit-elle doucement lorsqu'elle vit l'état de Benjamin, elle eut la certitude qu'il ne tenterait rien contre elle ou Ethan.

Annabella s'apprêtait à sortir de la taverne lorsqu'elle vit un nouvel auror entré, la colère monta en elle. Décidement, il fallait avoir une conversation avec le gérant, peut-être qu'avec sa langue en moins, il lui viendrait moins l'envie d'inventer des Aurors.

Tenant fermement la main de son fils, elle poussa la porte et sortit résolument du pub, attendant que le jeune homme vienne la rejoindre.

Invité

Benjamin salua son collègue et sortit aussitôt, prétextant son besoin urgent de rentrer se coucher. Une fois à l'extérieur, il regarda tout autour de lui avant de rejoindre calmement la jeune femme et son enfant.

- Nous devrions aller nous balader par là-bas, suggéra-t-il en pointant du doigt le chemin menant vers les clairières, le petit bois et enfin, la cabane hurlante. Nous serons plus tranquilles, dit-il doucement en se mettant à marcher, espérant qu'elle accepterait de le suivre.

Annabella se mordit la lèvre, et se maudit d'avoir entraîné son fils dans cet endroit, ce n'était probablement pas des histoires où les enfants devaient être mêlés. Réfléchissant à toute vitesse, elle ne vit aucune issue. Elle ne pouvait pas ramener Ethan qui n'avait personne pour le garder, mais le garder ici ne lui disait rien qui aille.

- Tu es ici pour ramener Ethan ? demanda-t-elle d'un ton bas qui exprimait la douleur que lui procurait cette idée.

La jeune femme ne bougea pas, figé sur place prête à dégainer sa baguette si le but du jeune homme était celui-la.

Invité

Le jeune homme sentit soudainement la tension qui venait de prendre possession du corps de la jeune femme. Il resta calme et serein, prouvant une fois de plus, qu'il n'était pas là pour ça. Le jeune homme sourit au petit bonhomme tout emmitouflé dans sa grande cape et dont on ne voyait que son souffle s'échapper en un mince filet. Il secoua la tête.

- Non, bien sûr que non, dit-il le regard franc, lui laissant tout le loisir de lire ses pensées dont les barrières s'étaient baissées. Tu as parlé avec Euridice, n'est-ce pas ? Je comprend mieux maintenant pourquoi elle a éloigné l'enfant... Elle n'a jamais rien voulu dire... même pas à moi, dit-il doucement.

Annabella fut un peu plus sereine après la confidence de Benjamin, et relâcha doucement prise sur la main de son fils. Évitant toujours de regarder le jeune homme, elle tourna son regard vers les arbres derrière lui:

- En effet, nous avons discuté, répondit-elle. Elle m'a ramené l'enfant lorsque vous me l'avez envoyé, et elle m'a demandé prendre soin de lui, elle a probablement estimé que j'étais la mieux placé pour protéger Ethan de cette guerre qui gronde déjà.

Le petit garçon quand à lui, était assis sur le sol enneigé et était occupé à créer une armée de petites boules de neiges, prête à être lancé.

Invité

Benjamin garda son regard rivé sur les yeux de la jeune femme, l'écoutant attentivement, prenant peu à peu conscience de l'épais nœud du problème.

- Vous savez sûrement que les Aurors ne vous laisseront jamais en paix, dit-il simplement. Euridice ne pourra pas éternellement tenir couverture sur ce qui s'est passé, d'autant plus que nos supérieurs sont bien plus informés qu'elle ne le souhaiterait...

Le jeune homme, se mit à tasser la neige sous ses pieds, ses pensées filant à toute vitesse.

- Je ne devrais pas vous en faire part, mais ... mais mon unité et moi-même sommes en effet, chargés de ramener les traîtres, les Mangemorts ainsi que l'enfant. Ordre du Chef Storm, lâcha-t-il enfin.

Il laissa le silence retomber quelques instants, espérant lui faire comprendre son point de vue.

- D'un autre côté..., je ne suis pas pour me permettre de vous reprendre le petit, dit-il en posant son regard sur ce dernier.

Aux paroles du jeune homme, Annabella arqua un sourcil et se mit à rire ouvertement, se moquant complètement des Aurors, qu'elle n'avait jamais considérait dangereux envers elle:

- Eh bien, dit-elle moqueuse, vous pourrez dire à vos supérieurs que mon Maître les attend volontiers, et qu'il est également très bien informé sur Kendra Storm. Ne croyez pas un instant que nous ne sommes pas au courant de vos forces comme de vos faiblesses.

La jeune femme lâcha la main de son fils, puis dégaina avec douceur sa baguette. Incantant dans un murmure, elle créa une bulle de protection autour de son enfant, au cas où d'autres Aurors sortiraient du pub. Elle se mit à faire quelques pas en direction de Benjamin, s'arrêta à quelques millimètres de son visage et doucereusement lui dit:

- Je vous souhaite beaucoup de courage pour ne pas échouer dans votre quête, Benjamin. Vous êtes peut-être puissant, mais nous ne sommes pas des soldats de bois. Nous sommes parfaitement en mesure d'avoir le dessus sur vous, n'en doutez pas un seul instant.

Invité

Le jeune homme ne cilla pas un seul instant. Et conserva l'exacte distance imposée par la jeune femme.

- Oh... comme on se retrouve..., dit-il tout sourire, retrouvant quelques instants son esprit joueur avant de poursuivre sur le même ton que la jeune femme. Vous ne comprenez donc rien... Je ne doute pas de votre puissance, ni de la menace que vous représentez. Je suis d'ailleurs bien mieux placé que quiconque pour en juger, vu le fil à retordre que vous nous donner! Je ne fais que vous mettre en garde contre ce qui pourrait vous arriver à vous, à Ethan ou même à votre douce Euridice, si elle s'obstine à leur tenir tête, dit-il son regard s'enflammant soudainement.

Ignorant le sourire satisfait du jeune homme, elle inclina sa tête sur le côté et soupira:

- J'ai parfaitement les ressources nécessaire pour protéger Ethan, autant qu'Euridice. Je sais, dit-elle plus doucement cette fois-ci, que vous tenez beaucoup à elle. J'ai promis de lui offrir ma protection, et je le ferais.

La jeune femme tourna un instant son regard vers son fils qui jouait dans la neige. Elle sourit à la scène qu'il lui offrait, avant d'avoir une impression de déjà-vu lors de sa première dispute avec Benjamin. Puis elle regarda à nouveau le jeune homme, le fixant cette fois-ci, oubliant sa gêne.

- Par ailleurs, je doute que vos supérieurs réussiront à poser la moindre baguette sur mon fils, puisque vous allez m'aider à le garder sain et sauf, à l'abri d'eux, déclara-t-elle, sûre d'elle.

Invité

Le jeune homme ressentit un pincement au cœur à l'évocation de sa jeune ex-coéquipière. Il serra les mâchoires mais n'en laissa rien paraître, se contentant d'acquiescer poliment. Mais devant le regard de la jeune femme, il se sentit soudainement déstabilisé.

- Pardon, demanda-t-il interloqué.

Surmontant sa difficulté à approcher de trop près le jeune homme, Annabella avança son visage non loin du cou de Benjamin et se mit sur la pointe des pieds pour lui murmurer:

- Regardez comme c'est fâcheux, on dirait bien que vos supérieurs ne vous ont pas communiqué toutes les informations sur mon fils.

Se reculant afin de rétablir l'infime espace entre eux, la jeune femme observa le jeune Auror, sentant une soudaine tension en lui.

Invité

Benjamin secoua vivement la tête, ne comprenant plus où elle voulait en venir. Cependant il se reprit prestement et s'approcha lentement d'elle.

- Il va falloir être bien plus convaincante que cela si vous espérez obtenir une quelconque aide supplémentaire de ma part. Fermer les yeux étant déjà, pour moi, une très belle fleur..., dit-il sur le même ton.

Le jeune homme satisfait, s'écarta légèrement d'elle avant de reprendre sur un ton plus confiant, voir ironique:

- Sincèrement, je serai curieux de savoir ce qui pourrait bien m'y obliger d'ailleurs...

La jeune femme leva les yeux vers le visage de Benjamin, avant de regarder brièvement Ethan, se demandant s'il était sage de lui révéler. Cependant, elle ne pouvait plus reculer, et entrer pleinement dans le jeu ne l'amusait guère à présent qu'elle savait qu'il l'avait déjà eu une fois.

- Au lieu de parler en énigme, je vous en prie, dites-moi plutôt ce que vous espérez de moi, dit-elle mutine avant de continuer d'un ton plus sérieux. Oh, je ne sais pas peut-être votre devoir de père, qu'en dites-vous ? Est-ce une assez bonne raison pour vous associer à moi, acheva-t-elle dans un soupir satisfait.

Invité

Le jeune homme suivit le regard de la jeune femme sans comprendre et s'attarda sur le dos du petit garçon avant que ses mots ne viennent heurter le fond de son esprit engourdi par la fatigue qui le prenait de plus en plus.

- Mon devoir de père, se mit-il à rire, mais oui, c'est ça!

Benjamin se mit à rire mais devant l'air sérieux de la jeune femme, il se calma aussitôt.

- Non, mais vous voulez rire, j'espère, reprit-il sérieusement. Vous et moi ? Non, jamais on n'aurait... dit-il en secouant naïvement la tête, enfin je ne dis pas que vous n'êtes pas attirante ou... enfin vous voyez. C'est juste que... je ne suis pas. C'est impossible. Je vous assure que c'est le genre de nuit dont on se souvient, finit-il par dire.

Annabella détailla l'expression changeante du jeune homme, mais ne sourit pas un instant, elle resta stoïque prouvant à Benjamin qu'il n'était nullement victime d'une blague.

- Dans ce cas, il faut croire que vous étiez aussi ivre que moi. Cependant que vous me trouviez attirante ou non, ne change rien au fait qu'aujourd'hui vous êtes son père. Cela ne m'enchante guère plus que vous, croyez-moi, dit-elle en passant une main dans ses boucles.

Voyant qu'il ne la prenait réellement pas au sérieux, la jeune femme se détourna de lui, réfléchissant à ce qu'elle pourrait faire pour lui prouver ce qu'elle avancer. Elle se souvint d'une phrase qu'Euridice lui avait si souvent sorti après leur soirée de fête, lorsque la jeune femme se laissait aller: le pouvoir de la peau qui ferait remonter des souvenirs enfoui. Cependant, Annabella se voyait mal embrasser Benjamin devant son fils, et de plus, elle n'était pas certaine de vouloir se remémorer une nuit comme celle-ci.

- Je crois qu'il ne me reste que peu de solution, admis-t-elle à contre-cœur, un frisson lui parcouru l'échine rien que de penser à son terrible dessein qu'elle venait de mettre en place.

Invité

Le jeune homme resta absent quelques secondes, se demandant comment cela avait pu le mener jusqu'à ce moment précis où cet enfant était à la fois sien et à la fois totalement étranger.

- Nous nous serions déjà rencontrés alors..., finit-il par dire en déglutissant péniblement.

Des détails refaisaient surface. Des bribes d'un puzzle qui se mettaient tout doucement en place. Des pièces à présent assemblées, mais qui seules, demeuraient vides de sens et donc, sans importance.
Il se rappela brusquement cette nuit où il avait été convoqué auprès de Kendrä Storm et de son bras droit. Mais aussi bizarrement que cela puisse paraître, dont il n'avait plus aucun souvenir, si ce n'est un mal de crâne épouvantable. Et le lendemain, contre toute attente, on retrouvait précisément cet enfant!

- Je veux être sûr de ce que vous avancez, je veux lire en vous, dit- il simplement en se positionnant face à elle pour l'inviter à le laisser lire ses pensées.

- Probablement, conclut-elle.

La jeune femme observait sans rien dire le visage de Benjamin. Visiblement, il tentait de retrouver des souvenirs qui pourrait l'éclairer sur la véracité de ses paroles. Cependant, la question du jeune homme la désarçonna, et la fragile confiance qu'elle commençait à placer en lui fut instantanément briser, la rendant méfiante à nouveau:

- Pourquoi ferais-je une tel chose ? Que comptez-vous trouvez dans mon esprit ? demanda-t-elle en sentant sa respiration s'accélérait.

Invité

Le jeune homme resta bouche-bée.

- Ce que je compte trouver dans votre esprit, s'exclama-t-il malgré lui. Mais enfin, ça me paraît on ne peut plus évident, dit-il en haussant les épaules. Nous sommes en temps de guerre, vous êtes, si je ne me trompe une Mangemort et je suis, si je ne m'abuse, un Auror. Bref, de quoi faire parler de méfiance, non ? J'ai dû respect pour vous mais je vous sais aussi pertinemment intelligente. Alors je prend mes précautions, dit-il simplement. Je me méfie autant de vous que ce que vous vous méfiez de moi. Et, je suis d'ailleurs plus que sûr que vous réagiriez de la même façon que moi si vous étiez à ma place, dit-il tout sourire en s'approchant vivement du visage de la jeune femme.

Vaincu, la jeune femme baissa la tête doucement, puis se recula afin de ne pas être trop proche de lui:

- Un instant, demanda-t-elle en se retournant.

Annabella fit quelques pas, puis s'accroupit à la hauteur de son fils, lui demandant d'arrêter de jouer, elle lui prit les mains et le regarda tendrement:

- Ethan, peux-tu faire quelques chose pour moi je te prie ? Appelle ta marraine, elle va te ramener à la maison et s'occuper de toi, le temps que maman finisse de parler avec le jeune homme, d'accord ?

- Oui, maman, répondit- le petit garçon en se relevant. Euridice ! cria-t-il envers une personne invisible encore.