Collision de la Lumière et des Ténèbres.

Il était bientôt minuit passé lorsque la jeune directrice de Poudlard avait fini de remplir ses fonctions. Après une journée exténuante et non des plus amusantes, elle résolu de quitter le château dans la plus grande discrétion afin d'aller prendre un verre à la taverne du coin, un whisky pur feu lui ferait peut-être oublier ce mal de crâne horrible qui s'emparait de ses pensées. Ce fut donc après avoir revêtit sa longue cape noire qu'elle quitta son bureau, descendit dans le parc et transplana à Pré-au-lard, dans l'espoir de trouver un endroit toujours ouvert.

Perdue dans ses pensées, elle emprunta l'allée qui menait à la taverne. Sous ses pieds, la neige craquait brisant le silence de cette nuit sans lune:

- Les loups-garous doivent maudire ces nuages..., constata-t-elle.

Enfin, elle reconnu l'endroit. Annabella poussa la porte massive et entra dans ce sinistre endroit sans en être le moins du monde gênée.

Invité

Euridice apparu au coin d'une ruelle de Pré-au-lard à minuit vingt-cinq précise. Elle replaça sa capuche sur ses yeux et se mit à avancer à pas feutrés vers la Tête de Sanglier. En arrivant à destination, elle se remémora vite fait les derniers conseils prodigués puis ferma son esprit comme on le lui avait appris. Elle poussa la lourde porte de bois massif d'une main déterminée et, de toute sa stature fit son entrée dans la taverne sombre et malfamée. La tête haute, elle observa les tables tout autour d'elle, attendant le signe convenu pour s'approcher de celui ou celle avec qui elle avait rendez-vous ce soir-là.

Bella senti la présence de la jeune femme avant même qu'elle fut entrée dans la taverne, un sourire malsain se dessina sur ses lèvres, dissimulé par la pénombre dans laquelle elle s'était mise. D'un geste vif, elle empoigna sa baguette et figea les habitués ne laissant que la jeune femme libre de ses mouvements et de ses pensées, puis elle alluma la bougie posé sur sa table.

Invité

En un millième de seconde Euridice perçu le changement qui venait de s'opérer. Du coin de l’œil, une lueur incandescente attira son attention. Une bougie venait d'être allumée à son égard. Euridice se sentit prise au piège mais n'en montra rien. Au contraire, elle se dirigea d'un pas déterminé vers l'inconnu qui l'attendait dans la pénombre, une main prête à dégainer sa baguette.

Annabella guetta les moindres changements de la part de son adversaire, elle arqua un sourcil et invita la jeune femme à prendre place pendant qu'elle rendait à la salle sa vie:

- Ta baguette ne te sera d'aucune utilité, dit-elle d'un ton détaché en se penchant plus près de la table.

Invité

Euridice se redressa, sentant le danger. Elle scrutait la pénombre, se demandant bien à qui elle pouvait avoir à faire. Elle tira la chaise à elle et s'assit calmement face à elle.

Un nouveau sourire provocateur vit le jour sur les lèvres de la jeune femme, elle sentait la méfiance de son adversaire qui ne cherchait visiblement pas à le cacher. Annabella croisa les mains sur la table et recula son buste:

- Vous souhaitiez me faire une proposition, me semble-t-il ? Je suis toute ouïe, dit-elle d'un ton malicieux.

Invité

Euridice déglutit péniblement, sentant son stress affaiblir ses défenses mentales.

*Cette voix me dit quelque chose... mais non. Respire, ça va aller...*

La jeune fille se concentra à nouveau pour être sûre de ne rien laisser échapper de son esprit.

- Nous souhaitons, en effet, vous faire une proposition de taille, répondit-elle d'une voix grave et déterminée.

Elle plaça une main sur un pan de sa cape et baissa légèrement la tête, se rappelant ses séances de formation.

- Puis-je, demanda-t-elle à l'intention de son interlocutrice.

La jeune femme remarquait bien le stress de son interlocutrice mais, de son côté n'avait aucune crainte quand à sa capacité d'attaque ou de défense, elle était donc sereine. Elle écouta avec attention la jeune femme parler et fit un signe de la main pour y consentir :

- Je vous en prie, répondit-elle une pointe de curiosité dans la voix.

Invité

Euridice se rasséréna et, plus confiante, donna la grande enveloppe à la jeune femme.

- Je vous laisse l'honneur de découvrir ce que nous avons pour vous..., dit-elle, se rappelant ce qu'on lui avait demandé de dire.

Intriguée, Bella ne pu s'empêcher d'arquer un sourcil et ouvrit l'enveloppe en s'attendant à de banals billets, mais la suite la prit un peu au dépourvu. Elle sortit les photos de l'enveloppe, et les regarda longuement les unes après les autres, ne comprenant pas au départ. Puis elle remarqua que l'enfant présent sur les photos portait ses traits, elle se figea, incapable de croire que les Aurors possédait cette information sur elle:

- Comment avez-vous trouvé mon fils ? demanda-t-elle sur un ton étonnement calme et détaché.

Invité

Euridice garda le silence s'apprêtant sereinement à suivre les instructions suivantes, avant de prendre conscience de ce qu'elles représentaient réellement. Prise, elle-même au dépourvu, elle se contenta d'articuler :

- Nous ne sommes pas autorisés à vous fournir ce type d'informations. Nous voulons simplement nous assurer que vous serez des nôtres et que nous pourrons entièrement compter sur vous.

La jeune femme se mit à rire d'un rire froid, sans réelle émotion ou chaleur:

- Vous comptez assurer ma dévotion et ma fidélité en menaçant la vie de cet enfant ? dit-elle en se reprenant. Soyez assurés que vous vous fourvoyez, vous et vos supérieurs, avança-t-elle en prenant un ton méprisant.

Invité

Euridice resta impassible face à ce refus catégorique.

- Dois-je comprendre que vous n'en ferez rien?

Annabella posa son dos contre son dossier, croisa ses jambes puis posa ses mains sur ses genoux, elle répondit d'une voix sans appel:

- Si vos supérieurs souhaitent me gagner à leur cause, ils devront trouver mieux qu'un enfant illégitime oublié depuis longtemps.

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- Très bien, lâcha Euridice en tendant la main vers les photos. Nous nous excusons pour le temps précieux que nous vous avons fait perdre. Nous trouverons sûrement quelqu'un de plus intéressé. Si vous le permettez, dit-elle en se levant et en s'inclinant.

La jeune femme rangea l'enveloppe dans sa cape et se retourna pour quitter la taverne.

Le sourire de la jeune femme s'étira de plus belle, elle obtiendrait ce qu'elle voulait, cela était certain. Elle prit une posture plus décontractée, à la limite de l'arrogance, défiant d'un regard invisible la jeune femme qui se levait, elle empoigna sa baguette et immobilisa la salle comme à son début. Annabella se leva d'un pas feutré, restant droite, défiant toujours son interlocutrice, tenant sa baguette entre ses doigts:

- Est-ce tout ce que les Aurors sont prêts à m'offrir ? Un banal enfant peut-il égaler les informations que je détiens ? Lorsque vous serez prêts à considérer mon offre avec rigueur, faites-moi signe, mais ne me faites plus perdre mon temps avant d'être un réel adversaire pour les Mangemorts, dit-elle d'un ton méprisant et menaçant.

Invité

Euridice resta droite, suivant d'un regard vif et déterminé les mouvements de la jeune femme à l'arrogance empoisonnée.

- Vous avez raison oui. Comment un enfant illégitime pourrait-il bien servir aux Aurors ? Comment cet enfant qui va grandir au sein d'une famille aux valeurs différentes va-t-il réagir en rencontrant sa Mangemort de mère ? Je ne sais pas grand chose mais ce que je sais c'est que, dans peu de temps il sera des nôtres et chassera votre vermine! Vous prierez alors pour qu'il vous épargne, vous et votre pestilentielle race tout entière, lâcha-t-elle rageusement. Si cet enfant ne représente rien pour vous, alors qu'il en soit ainsi. Notre marché est rompu.

La jeune femme n'attendit pas de réponse et s'écarta de la jeune femme, déterminée à tenir bon quoi qu'il arrive.

La jeune femme éclata d'un rire sardonique, cette Auror était décidément terriblement drôle et croyait en des valeurs qu'Annabella comprenait mais ne partagerait jamais:

- N'est-ce pas touchant ? Les Aurors se lançant dans une quête héroïque afin de sauver un pauvre petit de la destruction des grands méchants Mangemorts !

Tout en parlant, Bella se rapprochait d'un pas de prédateur de l'Auror, la baguette reposant sur son épaule, le visage toujours dissimulé:

- Gardez bien ces paroles en tête, murmura-t-elle près de l'oreille de la jeune femme toujours aussi menaçante, vous n'avez absolument aucune idée de qui vous allez affronter et, je serais vous... Je ne dormirais pas sur mes deux oreilles. D'ici peu, le Mal passera à l'action, et vous feriez mieux de prier pour qu'il en finisse rapidement et n'aie nul envie de jouer avec sa nourriture. Sans visage, on ne l'entend pas arriver jusqu'à ce qu'il vous dévore les entrailles.

Sur cette charmante tirade, la jeune femme fit glisser sa baguette sur la gorge de l'Auror puis sorti de la taverne d'un rire cruel et froid.

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La jeune Auror plissa des yeux sous l'énervement mais garda une posture parfaitement droite et impassible. Malgré toutes les excuses qu'elle avait pu leur trouver auparavant, Euridice dû se résoudre à admettre qu'ils étaient bel et bien trop différents d'eux. Elle ne regrettait pas d'avoir accepté cette mission délicate car, à présent, elle se rendait compte à quel point il n'était plus si difficile d'avoir envie de les éradiquer. En dépit de cette pensée, elle ne pu s'empêcher de frissonner en sentant le souffle de la jeune Mangemort l'effleurer. Elle ne bougea cependant pas d'un poil et, ses doigts déjà enserrés autour de sa propre baguette, l'observa calmement s'en aller.

Lorsqu'elle eut disparu, elle sortit à son tour de la taverne. Une fois la lourde porte refermée derrière elle, elle s'assura de ce que personne ne l'observait et ressortit l'enveloppe de sa cape pour en analyser le contenu. Elle grava les traits de ce petit garçon au fond de son cerveau ainsi que toutes les informations le concernant. Puis, sans crainte, brûla le tout au creux de son épais gant de cuir brun.

- Destruction de preuves... Et moi qui vous prenais pour des honnêtes gens, dit-elle accoudée contre un arbre derrière l'Auror.

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Euridice se retourna vivement, baguette à la main, avant de se redresser lentement.

- Encore là ? Seriez-vous finalement plus intéressée que ce que vous voulez bien le laisser croire?

La jeune femme se remit à rire toujours de la même manière:

- Oh croyez-moi, vous n'avez rien à m'apporter.

Annabella donna un coup de pied pour se redresser, jouant avec sa baguette, consciente de la crainte qu'elle pouvait inspirer à travers ces énigmes:

- Me prenez-vous pour quelqu'un de stupide ? demanda-t-elle dans un claquement de langue. Croyez-vous sincèrement que je ne sais pas qui sont les gens qui vous ont envoyée ici ce soir ?

Elle s'enfonça dans la forêt noire, s'arrêtant à la lisière avant de s'y engouffrer elle défia l'Auror une dernière fois:

- Transmettez leur mes plus mauvais sentiments, et intimez-leur de se méfier, le Mal sait bien plus de choses sur leur plus noires terreurs qu'ils ne le pensent.

Invité

Le visage d'Euridice resta fermé face à la pugnacité de la jeune femme qui continua de déverser son venin. Sur ces derniers mots, Euridice leva sa baguette qui tremblotait d'elle-même, essayant de contenir la rage qui venait de prendre possession de son cœur et de son esprit. Elle voyait rouge et ne pu s'empêcher de lancer :

- Incendio!

Une boule de feu fut propulsée au milieu des arbres noirs où la jeune Mangemort se tenait quelques secondes plus tôt, les enflammant instantanément. Le regard brûlant, elle s'avança calmement à la recherche de son adversaire.

Un sourire de vainqueur étira les lèvres de la jeune femme, elle avait enfin réussi à plonger son adversaire dans une rage totale, elle se retourna vivement et créa une bulle faite de son élément favori qui se matérialisa autour d'elle: l'eau. Elle regarda quelques instants les flammes qui dansaient autour d'elle, qui léchaient les contours de son espace liquide:

- Je suppose donc que j'ai à faire à une gryffondor... dit-elle d'un ton goguenard.